Le Père Antoine François ADRIAN

Né : 17 mai 1920 à Maisonsgoutte (67)
Profès : 29 septembre 1940 à Piré-sur-Seiche
Prêtre: 08 juin 1945 à Chevilly;
Décès: 1er mars 2015 est décédé à Wolxheim (67)

AFFECTATIONS:
FRANCE:
Meudon (46-54; aumônier); Marcoussis: (54-57; directeur); Auteuil (57-57; directeur); Malepeyre (57-88; directeur); Blanquefort (88-98; aumônier); Montauban (98-2008; ministères divers); Wolxheim (2008-2015; retraite).

Nous rendons grâce au Seigneur pour la longue vie de service de notre parent, ami et confrère Antoine ADRIAN. Un adjectif résume et sa vie et son caractère: "". Le P. Adrian était un homme entier, au caractère entier, entièrement donné au service de l'œuvre des Apprentis d'Auteuil, depuis 46, à Meudon, jusqu'en 98, à Blanquefort. Et même pendant ses années de retraite, à Montauban puis à Wolxheim, Auteuil restera une part importante de sa vie et de son cœur, à travers tant de relations fidèlement entretenues avec ses chers "", avec les amis, les collaborateurs qui l'ont aidé tout au long de sa vie active.
Sa vocation première ne l'orientait pourtant pas vers un service dans une œuvre éducative en France. Lorsqu'il quitte son village d'origine, Maisonsgoutte, au-delà de Villé, pour s'engager dans la formation spiritaine, c'est pour devenir missionnaire ad extra, en Afrique de préférence. Mais en 45, à la veille de son ordination sacerdotale, les Supérieurs le jugeant de santé trop fragile préfèrent l'affecter au service de l'œuvre d'Auteuil en France. A chacun de ses grands anniversaires, 80, 85, 90, 94 ans, il aimera rappeler, en souriant, ce motif de "santé fragile". Une fois la décision acceptée, il se donne tout entier à sa mission. J'ignore si, au fil des années, il a jamais cherché à quitter Auteuil pour recevoir une autre mission. Il était plutôt du genre à dire: "puisque vous me voulez ici, j'y resterai". Un oui entier, sans retour.
Son poste le plus important a été celui de Directeur de la Maison de Malepeyre dans le Tarn-et-Garonne. A cette époque, un spiritain directeur de Maison d'Auteuil était bien plus que ne le suggère le mot de "": il était à la fois chef d'établissement, préfet des études, maître d'internat, surveillant général, supérieur de la communauté spiritaine locale, animateur spirituel, chef de chantier, chef d'établissement agricole, super-intendant, directeur commercial, etc. En une trentaine d'années de dur labeur, de 57 à 88, avec le soutien actif de ses collaborateurs, il a "dirigé" la maison de Malpeyre, jouissant de la complicité bienveillante des autorités administratives du lieu, de l'aide généreuse de nombreux bienfaiteurs et de l'engagement régulier des membres de sa famille, en particulier de sa sœur, de ses neveux et nièces. Il suffisait que le P. ADRIAN dise: "c'est pour les enfants, c'est pour les orphelins, et les difficultés s'aplanissaient. Il était dur pour les autres, mais d'abord et surtout pour lui-même. Un grand travailleur. Ce sont des missionnaires spiritains de cette trempe qui, à la suite de Daniel Brottier ont développé et fait vivre tant de maisons de la Fondation d'Auteuil : Meudon, Marcoussis, Auteuil, Malepeyre, Blanquefort, Saint-Michel en Priziac, pour n'en citer que quelques unes.
Entier, le P. Antoine l'était aussi de caractère. Il ne lui a pas été facile d'admettre, en 88, que le temps était venu de se retirer de la fonction de directeur et qu'il était nécessaire que d'autres modèles administratifs et pédagogiques se mettent en place dans l'œuvre d'Auteuil. Sur la feuille de ses affectations successives, il a écrit pour août 98, d'un stylo un peu rageur: "mis à la retraite d'office!". Il avait 78 ans.
Ces derniers mois, sa santé déclinait petit à petit. S'il restait fidèle à la promenade quotidienne, chapelet à la main, il ne se nourrissait plus guère. A ceux qui le rencontraient, dans la maison ou au-dehors, et lui demandaient: "ça va?", il répondait, en un allemand énergique, "es muss" (il le faut bien). Il a laissé le souvenir, je cite, "d'une personne bien sympathique, souriante, ouverte aux autres.". Le 28 février, en la fête du Bienheureux Daniel Brottier, il a fait l'effort de participer à la messe et au repas. Et c'est le lendemain, un dimanche, qu'il nous a quittés. Un geste, sûrement, de la Providence en laquelle, comme Daniel Brottier, il avait une confiance entière, et à laquelle nous le recommandons.
Jean-Paul HOCH
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Gérard WARENGHEM