Le Père Alexandre ALAUX,
1853-1936.


Mgr Le Roy, qui naquit un an après lui et mourut deux plus tard, a voulu assurer, en 1936, la notice biographique du Père Alaux. La voici :

Le P. Alaux, qui vient de mourir à Misserghin, à l'âge de 83 ans, était l'un de nos doyens. Il était né à Estaing, le 3 mars 1853. Ses études littéraires terminées, il entra au séminaire de Rodez. Son directeur, prêtre de Saint-Sulpice, le présenta à la maison mère dans la lettre suivante : "M. l'abbé Alaux a fait chez nous deux ans de philosophie, et il nous est venu avec de bonnes notes de la part de ses supérieurs immédiats : bonnes capacités, bonne conduite, bon caractère. Depuis deux mois qu'il est sous ma direction, il n'a fait que confirmer ce jugement, et je vous avouerai simplement que je regrette de perdre ce jeune homme pour notre diocèse. Sa vocation missionnaire date de deux ans, quand un de vos confrères de Zanzibar, le P. Homer, est venu faire connaître vos missions d'Afrique. Depuis lors, l'attrait de M. Alaux ne s'est pas démenti : son intention n'est pas d'aller exercer le ministère ordinaire dans les colonies, mais bien de se dévouer à la sanctification des nègres. Je serais heureux qu'un de mes enfants le devînt de ce saint M. Libermann, mon condisciple et mon "ange" au séminaire d'Issy."

Prêtre en 1876, profès en 1877, il fut envoyé en Guadeloupe comme professeur au collège de Basse-Terre. Rentré en 1886, il fut, comme il l'avait désiré, affecté au Sénégal. D'abord vicaire et économe à Saint-Louis, il fut ensuite curé de Rufisque, puis de Gorée. Partout, il fit preuve d'un grand zèle, respecté et aimé de ses fidèles.

Mais l'âge se faisait sentir. Le 28 mai 1912, il écrivait au Supérieur général : "Je suis fatigué : trente-cinq ans de colonies, dont plus de vingt-cinq au Sénégal, m'ont profondément anémié. Depuis mes deux attaques d'hémorragie cérébrale avec hémiplégie, je ne me sens plus le même. Je ne puis plus travailler au Sénégal. Je vais donc demander ma retraite à lAdministration dès le commencement du mois de juillet. J'y ai droit depuis quatorze mois, et elle est tenue de me rapatrier."

Le P. Alaux fut donc rappelé et placé comme procureur à Marseille, d'où, plus tard, admis à la retraite définitive, il passa àMisserghin en Algérie. C'est là qu'il vient de s'endormir paisiblement dans le Seigneur le 22 avril 1936. Les obsèques eurent lieu le lendemain. Mgr Durand, averti, envoya son vicaire général, M. le chanoine Mérens, qui donna l'absoute.

Page précédente