Le Père Julien ALMONT,
1902-1950.


Né à May-sur-Orne le 10 mars 1902, Julien Almont eut quelques difficultés durant sa vie, par manque d'éducation familiale à la base, comme l'explique le directeur de l'orphelinat qui le présente, en 1915, au supérieur général de la congrégation :

"Cet enfant aura bientôt 14 ans. Il désire être prêtre et entrer dans votre congrégation. C'est l'ainé d'une famille de 5 enfants, dont 4 garçons, qui sont tous dans notre maison. Il est très sérieux, vraiment pieux et intelligent, et donnerait, je crois, toute satisfaction à ses maîtres. Il a obtenu cette année, de la commission diocésaine, le certificat d'études primaires (degré supérieur) avec la mention Bien. La santé est bonne.

"Le père, brave homme, est employé aux mines de Scourmont (Calvados). Il se montre heureux des dispositions de son fils, donnera, au besoin, son consentement par écrit, et contribuera, dans la mesure du possible, àl'entretien. Mais il ne peut s'engager à plus. La mère laisse un peu àdésirer, au point de vue de la tempérance. A cause de cela, le ménage a même jugé à propos de se séparer à l'amiable. Le père seul s'occupe des garçons.

"Veuillez me pardonner de vous exposer la situation aussi longuement. Je le fais pour éclairer votre décision. Laissez-moi ajouter que l'enfant est véritablement digne d'intérêt et que je suis intimement convaincu qu'il saura reconnaître par sa bonne volonté et son travail les sacrifices que l'on ferait pour lui. Depuis environ cinq ans qu'il est chez nous, il n'a jamais donné lieu à une plainte sérieuse."

Cinq années d'études à Cellule (Puy-de-Dôme) lui permirent d'obtenir la première partie du baccalauréat latin-grec. Profès à Neufgrange le 6 octobre 1921, il fit ensuite une année de philosophie scolastique, puis l'année de service militaire à Paris, 5" R.I., caserne de la Pépinière, 1922-1923. Après deux années de théologie à Chevilly, il fut envoyé en Haïti le 2 novembre 1925. Au collège Saint-Martial, il assura des cours dans les classes de sixième et de cinquième, et mit en œuvre ses dons de musicien comme organiste suppléant à la cathédrale de Pont-au-Prince.

Ordonné prêtre à Chevilly le 5 avril 1930, il fit sa consécration à l'apostolat en juillet 1930 et reçut son obédience pour la Martinique. Professeur au séminaire-collège de Fort-de-France, il fut titulaire successivement des classes de cinquième, quatrième et troisième, titulaire aussi des orgues de la cathédrale. Directeur du journal La Paix en 1936, il fut curé de Basse-Pointe en 1939. Il revint au collège en 1945, un an professeur et un an préfet de discipline des Petits.

Le 22 juillet 1947, il écrivait au supérieur général : "Parti pour Haïti en 1925 et embarqué pour la Martinique en 1930, j'ai passé presque la moitié de ma vie dans les Antilles. Aujourd'hui, à 45 ans, un peu usé, infirme de par mon accident, très peu supportable en communauté à cause de mes infirmités, de mon tempérament et de mon genre de vie, je sollicite de Votre Excellence l'octroi d'un séjour dans un établissement pas trop froid, activité modérée et pas trop en vase clos, et j'ai été approuvé par le P. Janin en indiquant Misserghin. Je transmets cette lettre au R.P. Sup.Principal pour qu'il y joigne son avis et vous fasse parvenir le tout." C'est dans cette communauté d'Afrique du Nord qu'il est mort, le 28 décembre 1950, fidèle à sa vocation.

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