Le Père Charles ARNOULD
décédé à VOLXHEIM, le 22 mars 1988, à l'âge de 71 ans

Le Père Charles Arnould est né le 5 mars 1917, à Knutange dans le diocèse de Metz. C'est dans la région industrielle de la vallée de la Fensch qu'il passe son enfance. Il a 13 ans quand il entre à l'école apostolique de Neufgrange et c'est à l'école St Florent de Saverne qu'il achève ses études secondaires.

En 1937, Charles Arnould entre au noviciat à Orly où il y prononce ses premiers voeux le 8 septembre 1938. Il commence ses études de philosophie à Mortain et c'est là qu'il est mobilisé. Il sera libéré à l'armistice de 1940 avec le grade d'aspirant. C'est son premier s4-jour à l'armée, ce ne sera pas le dernier.

Il rejoint Cellule, en zone libre, et y achève sa formation sacerdotale. Il y est ordonné prêtre le 4 juillet 1943, et reçoit son obédience en juillet 1944 pour le diocèse de Diégo Suarez à Madagascar.

Dans l'impossibilité de son embarquement en pleine guerre, et comme beaucoup de ses confrères, le P. Charles Arnould rejoint l'armée pour la durée de la guerre, mais cette fois comme aumônier. Il rejoint en Alsace la 9è Division d'Infanterie Coloniale et c'est avec elle qui fera campagne en Alsace d'abord, puis en Allemagne. Sa correspondance avec le provincial de France nous permet d'entrevoir avec quel dévouement il accomplit sa mission en pleine guerre et dans une unité composée de non chrétiens. Il gardera longtemps le souvenir de certaines scènes de "nettoyage" dont il sera le témoin. Sa connaissance de l'allemand lui permettra de rassurer et de protéger les civils. Une lettre laisse entendre qu'il a été tenté de rester à l'armée, mais sur la demande de son provincial il se fait démobiliser.

Le P. Charles Arnould peut rejoindre son affectation et il arrive à Diégo Suarez en juillet 1946. Il est affecté à la région du lac Alaotra (actuelle diocèse d'Ambatondrazaka). Il y restera huit ans, avec une interruption d'une année où il sert de nouveau comme aumônier militaire à Tananarive à l'époque de la "pacification" qui suit les événements de 1947. Durant cette première période de sa vie missionnaire " il va consacrer tout son zèle à développer les diverses associations de laïcs qui depuis l'origine de la Mission assuraient la vitalité et le rayonnement des communautés chrétiennes. Cela lui vaudra en 1955 d'être appelé à Tananarive par la Conférence des évêques avec la fonction d'aumônier général d'Action Catholique. Il restera 7 années à ce poste. Avec méthode il y accomplira un travail considérable, aidant les associations existantes à s'ouvrir davantage aux réalités de la vie, les initiant à la méthode Voir-Juger-Agir et préparant la naissance des mouvements d'Action catholique spécialisée.

En 1963, c'est le retour au diocèse de Diégo Suarez. Il y travaillera encore 10 années dans différentes missions de la Côte Nord-Est : Diégo - Sambava - Antalaha. Ne se sentant plus la force d'assurer son ministère dans cette région assez difficile, le P. Charles Arnould demande à être affecté au diocèse de St Denis de La Réunion. Il y sera curé pendant trois ans.

Le 3 septembre 1976 (il a 59 ans), le Seigneur se manifeste à lui de façon inattendue. Frappé d'hémiplégie, il doit rentrer en France pour la dernière étape de sa vie : 12 années à Wolxheim. Avec la volonté qui était la sienne il entreprend de récupérer le maximum. Il lui faudra réapprendre à écrire, mais il devra accepter l'aide d'un fauteuil roulant. Tous ceux qui ont vécu avec lui ou qui l'ont rencontré ces dernières années ont été témoins de sa force d'âme et de sa volonté de ne pas se laisser enfermer dans ses infirmités.

Ses derniers mois ont été entrecoupés de longs séjours en hôpital. C'est là que le Seigneur est venu à sa rencontre au matin du 22 mars 1988, quelques jours avant la fête de Pâqùes. Après avoir pris part dans sa chair aux souffrances du Christ, le P. Charles Arnould, célèbre maintenant la Pâque dans la joie et la lumière.
P. Laurent