Le Frère Marie-Louis AZAÏS,
1858-1935.


Né à Murat-sur-Vèbre, le 7 janvier 1858, Paul Azaïs reçut, dès son jeune âge, une éducation profondément chrétienne. Dieu bénit sa famille. Sa sœur aînée entra au monastère des pauvres Clarisses de Béziers, où elle est morte, à l'âge de 87 ans. Paul voulut suivre les traces de son grandoncle paternel, le chanoine Azaïs ; il sollicita son admission au séminaire de Castres en vue de se préparer au sacerdoce. A 18 ans, il continua ses études au grand séminaire de Kouba, au diocèse d'Alger. Mais après sa philosophie, sa timidité le fit douter de sa vocation ; il préféra se consacrer à Dieu dans la vie religieuse. Dès Pâques 1878, il entrait au postulat des Frères de Notre-Dame de l'Annonciation, à Misserghin (Algérie). Il y fit profession en 1880, après une année de noviciat.

Aussitôt, on le chargea de surveiller les enfants de la petite division de l'orphelinat et de leur enseigner les éléments de la grammaire. En 1888, il obtint son brevet élémentaire. Dès lors il prépara les jeunes orphelins àl'examen du certificat d'études ; les bons résultats qu'il obtint furent pour lui un encouragement. Il remplissait également avec succès les fonctions de maître de chant et de directeur de la chorale.

Bientôt vint la grande épreuve : la suppression de la société fondée par le P. Abram. Pénible situation pour les Frères, tout dévoués à 1'Œuvre, qui avaient bénéficié pendant douze ou quinze ans de la direction éclairée du vénérable Fondateur. Le 15 juin 1901, le Frère Marie-Louis, ne cherchant que le plus grand bien de son âme, demandait son admission dans la congrégation du Saint-Esprit, en qualité de novice, afin de continuer à vivre dans cette nouvelle congrégation en bon et fervent religieux. Il avait alors 43 ans. Il fit un second noviciat à Misserghin même, sous la direction du Père Brunet.

Durant tout ce temps, il avait continué ses fonctions d'instituteur. Les lois de persécution fermèrent alors l'orphelinat de Misserghin : autre épreuve pour le cher F. Marie-Louis ; il voyait les orphelins, dont il cherchait d'abord le bien spirituel, confiés à un maison laïque et privés d'instruction religieuse. Lui-même, après vingt-six ans de séjour en Algérie, bien que craignant le froid et les longs voyages, n'hésitait pas à quitter ce beau pays pour répondre au désir de ses supérieurs. Pendant plus de dix années, il exerça, à la maison mère, les fonctions de commissionnaire. Ce n'est qu'en 1915 quil revint à Misserghin pour y remplir la charge de comptable. Sans bruit, il faisait régulièrement son travail, toujours très fidèle à ses exercices de piété.

Cependant ses forces diminuaient dans cette vie sédentaire. Il voulut prendre un peu d'exercice physique au jardin et se mettre à la disposition des anciens, envers lesquels il avait une remarquable charité. Bon religieux, il sut envisager la mort avec calme. Le temps venu, il voulut participer aux prières de l'extrême onction, en se recommandant à sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et au Vénérable Père Libermann. Et pieusement, le 13 décembre 1935, âgé de 77 ans, il partait pour un monde meilleur, promettant de ne jamais oublier Misserghin.

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