L'enfance de Bernard n'a pas été facile. Toute sa vie restera comme blessée par l'absence de son père qui ne l'a pas reconnu à sa naissance. C'est à Asnières, avec sa mère seule et auprès d'un oncle, qui sera son tuteur, qu'il va grandir. Il ne sera pas toujours soutenu par certaines personnes de l'entourage de sa mère, à cause de ses origines. Ce manque de relations familiales épanouissantes sera lourd à vivre pour Bernard. Sa mère décède en 1949, âgée de 47 ans. Un nouveau 'vide' pour le jeune Bernard, âgé de 17 ans.
En 1946, il entre comme apprenti à l'imprimerie Saint-Paul de Bar-le-Duc où il obtient son Certificat d'Aptitude Professionnelle. Les appréciations de ses professeurs sont de plus en plus élogieuses pour l'apprenti. Depuis le jeune homme sérieux, à suivre; peut progresser; en passant par bon travail ; a le désir de réussir jusqu'à très bon travail, excellents résultats...Bernard reste à l'Imprimerie Saint-Paul jusqu'en 1957, en qualité de conducteur-typographe.
C'est en 1957 qu'il frappe à la porte des Spiritains, et on l'envoie faire son postulat à Douala où il travaille à l'imprimerie avec le Frère Ludovic. Puis ce sera le noviciat à Piré en 1958 suivi de la 1^ère profession. Après une année à l'imprimerie de Neufgrange, il rejoint Fort de France pour quelques mois. En février 1961, il est affecté à l'imprimerie de Basse-Terre en Guadeloupe où il sera très estimé et très compétent durant 15 ans. On l'appelle ensuite à Port-Louis (Île Maurice) en 1976 pour sauver le journal catholique du diocèse. Il y restera près de 3 ans, avant de revenir travailler à l'imprimerie de Neufgrange. Il rejoint Allex au cours de l'été 1986 et travaillera pour la revue St Joseph. Sa santé l'oblige à rejoindre Chevilly en juin 1994.
Très fidèle à la prière communautaire, il aimait participer à son animation, en particulier en proclamant la Parole de Dieu. Il a assuré de longues années le service minutieux de la sacristie. Religieux très "régulier", il rappelait volontiers au supérieur, et avec un certain humour, les habitudes de la maison, les horaires, les fêtes…
Bernard craignait d'avoir à souffrir une longue et douloureuse agonie. Cela lui a été épargné. Lui qui avait tant manqué d'une famille chaleureuse a été reçu par la Sainte Famille juste après Noël 2009.