Le Père René Baltenweck

Il naquit à Viroflay, le 4 septembre 1877; son père y dirigeait une librairie qui avait un certain renom. Pour lui, il commença ses classes à Paris, mais comme sa santé réclamait un air plus salubre, il les continua àMesnières en Seine-Maritime.

Après la première partie du baccalauréat, il fut choisi pour faire sa philosophie à Rome, au Séminaire français, en novembre 1894. Ses études furent interrompues par l'année de noviciat en 1896, date à laquelle les instructions de Rome demandèrent que le noviciat précède désormais "et non pas suive la préparation au sacerdoce, comme on le faisait précédemment.

Ordonné prêtre à Chevilly, le 28 octobre 1900, il reçut son obédience pour la Guadeloupe, où il débarqua en août 1901. Professeur de sciences exactes et de physique, il dut quitter le collège de Basse-Terre qui fut fermé en 1905 par les nouvelles lois républicaines. Le Père Baltenweck fut envoyé au séminaire-collège Saint-Martial, en Haïti. Il y arriva le 7 octobre 1905 et ne le quitta plus, sauf pour quelques mois de congé en France en 1908, 1930 et 1937, et pour une absence plus prolongée au moment de la guerre de 1914.

A son arrivée à Saint-Martial, il fut chargé de l'enseignement des sciences naturelles, des mathématiques, et attaché à l'observatoire météorologique de Portau-Prince. A la recherche de plantes nouvelles, il eut l'honneur de donner son nom à trois d'entre elles. Pour se divertir des travaux routiniers, il cherchait une distraction dans l'astronomie ; le soir, il montait au sommet de la tour et s'y appliquait, jusque tard dans la nuit, à l'observation des étoiles variables, et transmettait ses remarques à l'observatoire de Lyon, à Saint-Genis-Laval.

Au mois de juin 1946, il sentit la faiblesse l'envahir. Le dernier jour du mois, il ne se réveilla pas : le matin de la Saint-Martial, la mort était venue, mais ne l'avait pas surpris, car il s'y était préparé. Ses confrères en furent consternés, en cette fête patronale du séminaire-collège. Ses funérailles, le lendemain matin, furent un magnifique hommage rendu par ses élèves au dévouement de leur ancien maître, au météorologue qui modestement avait servi le pays, et un témoignage de reconnaissance de tous les bénéficiaires de sa charité.

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