Le Père Ghislain de BANVILLE
Décédé le 14 juillet 1998, à 60 ans.
Inhumé à Chevilly, le 17 juillet


Né le 29 janvier 1938 à Frênes, diocèse de Séez. Etudes primaires et secondaires au séminaire-collège de l’Immaculée Conception de Flers. Après une année de propédeutique universitaire en lettres à Paris, noviciat à Cellule, en 56-57. Etudes philosophiques et théologiques à Mortain et Chevilly, interrompues par deux années à Allex (60-62) et un an de service national à Bangui (63-64). Ordination sacerdotale à Frênes, le 3 juillet 1966 ; licence en Histoire africaine, à Dakar ; professeur à Saint-Ilan. Départ pour la Centrafrique en 1972 : professeur au séminaire moyen de Bangui, puis au lycée de Bambari. De 1978 à 1982, recyclage en France, animation missionnaire et intérim à la revue Pentecôte sur le monde. 1982-1995, nouveau séjour en Centrafrique : Bambari, Bangui (" Fondation de l’Afrique centrale ", puis professeur au grand séminaire). 1995, Archives générales à Chevilly.
Entré le 27 avril 1998 à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre, il y meurt le 14 juillet.

Trois mots pourraient résumer les activités du P. Ghislain de Banville et le sens qu’il leur donnait : c’était un chercheur, un enseignant, un pédagogue (enseignant et pédagogue n’allant pas toujours de pair !). Il faudrait ajouter : au service de la Centrafrique, du pays et de l’Eglise locale. Laissons donc le reste de côté et voyons cela de plus près.

Chercheur, il l’est déjà, quand, en 1960, il participe à la rédaction d’un Guide de l’Abbaye Blanche de Mortain et quand, à la fin de son scolasticat, il fait paraître, en janvier 1966, dans la revue Cor Unum, un article sur " L’Eglise et les masques africains ". A Dakar, il expose le fruit de ses recherches dans son Rapport de fouilles de Tegdaoust... Fouilles sur le terrain, en RCA aussi, avec repérage et inventaire des sites de gravures rupestres... Mais surtout fouilles d’un autre genre, en France, dans les archives, chez les bouquinistes (il a constitué d’assez remarquables collections de cartes postales historiques) ; en Afrique, où il épluche journaux de communautés et autres documents, dans les missions où ils ont été préservés. Le tout aboutissant à une douzaine d’ouvrages (édités en polycopie ou photocopie, en tirages restreints) sur l’origine de certaines missions ou sur des figures missionnaires.

Enseignant, il l’a été dès 1960, à Allex et, un peu plus tard, à Saint-Ilan. Il a acquis les connaissances nécessaires à ce noble métier et il les entretient soigneusement. Il est évident qu’il y satisfait un attrait dont il ne se cache pas. En Centrafrique, il sera ainsi professeur au petit et au grand séminaire de Bangui, au lycée de Bambari, à la FAC, où sont formés les futurs spiritains.

Pédagogue, il l’est de deux façons. D’abord, ce qu’il enseigne, il veut que cela soit compris. Un bon exemple en est ce qu’il a réalisé, avec les moyens du bord, en collaboration avec le Centre régional pédagogique de Bambari, dans les années 70 : textes ronéotés, résumés d’histoire et de géographie qui pouvaient être mis à la disposition des élèves. Ensuite, on a souvent eu l’occasion de lui entendre dire que les ouvrages qu’il faisait paraître étaient avant tout destinés au public centrafricain, qu’il souhaitait voir s’intéresser à son passé missionnaire. Il faut signaler aussi la collaboration qu’il entretint avec M. Josué Daïkou, le dessinateur centra- fricain, qui illustra plusieurs de ses ouvrages.

Cheville ouvrière de la préparation et de la célébration du Centenaire de l’Eglise catholique en Centrafrique (1994), Ghislain de Banville finit ainsi en beauté son séjour de 23 ans en RCA. Ses derniers ouvrages ont paru à cette occasion, mais surtout il sut associer à cette célébration le plus grand nombre possible de Centrafricains ; en particulier des étudiants, dont il suivait les travaux. Pour un certain nombre d’entre eux, il continua à leur apporter aide et conseils, de son poste d’archiviste, à Chevilly, où il était bien placé pour chercher avec eux les documents et leur indiquer comment les exploiter..., ce qu’il faisait toujours avec compétence et plaisir, sans ménager son temps...., plus que jamais chercheur, enseignant, pédagogue.

Nota : De la signification évangélique de sa recherche, nous ne dirons rien ici : que l’on se reporte à l’article de Paul Coulon, dans le n° 781 de Pentecôte sur le monde. Pour un parcours d’ensemble, voir le n° 8 de Mémoire Spiritaine, à paraître en décembre 1998.
Jean Ernoult

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