Le Père Emmanuel BARBIER,
1828-1859


Emmanuel, l'un des six enfants du Président du Tribunal de Quimperlé, était diacre quand il exprima son désir de se consacrer aux missions d'Afrique dans la Congrégation du St-Esprit. Le supérieur du séminaire le présenta ainsi : "C'est un jeune homme intelligent, laborieux, pieux, capable de tous les sacrifices qu'on pourrait lui demander, et qui jouit d'une très bonne santé. Le jour où vous n'en voudriez plus, renvoyez-le nous sans crainte, nous le recevrons de tout cœur, car je vous le certifie bon teint."

Prêtre le 10 décembre 1851, il fit son noviciat à Monsivry, prononça ses premiers vœux le 25 mars 1852 et reçut son obédience pour la Sénégambie.

Il fut tout d'abord curée de Gorée. Le confrère qui vivait avec lui le décrit en quelques mots : "J'ai passé trois ans avec lui, et toujours j 1 ai été édifié de son dévouement sans égal pour la mission, de son exactitude à observer et à faire observer nos saintes règles, et surtout de son activité sans exemple."

Le 21 juillet 1859, Mgr Kobès lui demanda de se rendre à Sainte-Marie de Gambie pour remplacer un confrère. Il avait la fièvre depuis trois jours, mais put cependant entreprendre le voyage. A son arrivée à Bathurst, il trouva la sœur supérieure malade d'une espèce de fièvre jaune, semblable à celle qui avait emporté si rapidement tous les missionnaires de Sierra-Leone. Elle en décéda. Une deuxième sœur fut attaquée immédiatement de la même maladie, mais le bon Père la fit traiter si énergiquement qu'elle fut sauvée. Il eut encore la force de préparer à la mort un négociant français qui succombait lui aussi à cette triste maladie. Ce fut la dernière âme qu'il prépara à paraître devant Dieu, lui-même devant la suivre quelques jours après.

Malade, il fut évacué par mer et hospitalisé à Gorée. Le Père s'attendait à mourir, il était prêt depuis longtemps, écrit son confrère : " C'est pour cela qu'il a montré tant de calme et tant de résignation au moment de la mort. Sa mort nous a fait connaître davantage sa vie intérieure, et nous fait espérer que la Mission d'Afrique a un protecteur de plus au ciel. Il est décédé le 12 août 1859. Il avait 31 ans.

Page précédente