Le Père François BARXELL
décédé à Mulhouse, le 9 juin 1982, à l'âge de 70 ans


Le samedi 12 juin 1982, l'église paroissiale d'Ingersheim était trop étroite pour contenir tous les amis fidèles du Père Barxell. Après neuf semaines, depuis le Samedi Saint, de maladies multiples supportées, à l'hôpital Pasteur de Colmar, dans le silence et l'abandon aux mains du Seigneur et des médecins, le Père nous a quittés le 9 juin.

Le Père François BARXELL était né à Ingersheim (68) le 27 mai 1912, dans une famille de vignerons. Après ses études classiques à Blotzheim et Saverne, il entra au Noviciat d'Orly où il fit profession le 8 septembre 1934. En 193839, il fait une année de surveillance à Saverne. C'est là que la guerre le surprit. C'est en Alsace occupée qu'il fut ordonné prêtre le 5 mai 1942. En attendant la fin de la guerre, il prend en charge la paroisse d'Altenheim (67), ce qui le dispense de service dans l'armée allemande.

En 1945, il part pour le Cameroun et est nommé à Ndogbélé où il sera d'abord vicaire, puis curé. Cette mission avait la charge d'une centaine de villages, à la visite desquels le jeune missionnaire consacra le principal de son activité. En 1954, il arrive à Deido, quartier périphérique de Douala. Là il n'y avait pas de presbytère, et le Père, pendant plusieurs années, a loge dans la petite sacristie, couchant sur un lit de camp. Avant de penser à son confort, il s'est mis à construire des écoles. Les gens de Deido ont gardé un grand souvenir du travail qu'a réalisé le Père parmi eux. Ils se souviennent en particulier de son dévouement au moment des tristes événements qui ont précédé l'indépendance en 1959. Un peu partout, à travers la ville, il y avait des attentats terroristes et les gens vivaient dans la peur. On avait conseillé au Père de venir coucher à la Procure pour ne pas rester seul à Deido. Il n'a jamais accepté : il pensait que sa présence à Deido rassurait la population, ce qui était vrai. Après 20 ans, les gens de Deido n'ont pas oublié ce geste.

En 1968, sa santé l'obligea à revenir en Europe et il rejoignit l'École de Blotzheim. Il était toujours prêt à rendre service. Il ne savait pas refuser. Il a parcouru toutes les paroisses du Sundgau pour aider les curés. Dans les dernières années, il fut chargé de la diffusion de l'Écho des Missions et des calendriers. Alors il s'est mis à sillonner les routes du Haut-Rhin pour visiter zélateurs et zélatrices. Avec sa simplicité et son sourire un peu malicieux, le Père a jalonné sa vie de liens d'amitié... Et puis la maladie est venue le frapper brutalement au soir du Samedi Saint...
Père Marcel BOETSCH

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