Le Père Jean BASSOT,
décédé à Honfleur, le 13 août 1998,
à l'âge de 74 ans.


Né le 6 mars 1924, à Paris, Profession à Cellule : 8 septembre 1947, 0rdination à Chevilly : 5 octobre 1952. Affectations : Congo : Mourindi, de 1953 à 1955 ; Pointe-Noire (Procure), 1955 à 1959 ; Sibiti, 1963 à 1965 ; Mossendjo, 1965 à 1969 ; Pointe-Noire (paroisse Sainte-Bernadette), 1969 à 1977, (Procure), 1977 à 1980.
Cameroun : Yaoundé (Procure), 1980 à 1982 ; Douala (Procure), 1982 à 1987.
France : rue Lhomond (Procureur adjoint), 1987 à 1998.


Jean Bassot est né à Paris, d’une famille parisienne depuis au moins deux générations, comme il aimait à le souligner. Il fut élevé à l’ombre de l’église Saint-Pierre du Chaillot où ses parents participaient activement à la vie paroissiale. À 18 ans, il entra à la Trappe de Notre-Dame du Salut, dans la Mayenne, et y fit profession. C’était la période de la guerre et les conditions de vie à la trappe étaient très dures : sa santé n’y résista pas, il dû rentrer dans sa famille. Sa vocation missionnaire et spiritaine se précisa alors.

Après le parcours d’usage, il reçut son obédience pour le diocèse de Pointe-Noire. Affecté à la mission de Mourindi qui, bien que située au Gabon, dépendait de Pointe-Noire, il s’initia au ministère auprès du P. Louis Retailleau qui devait mourir deux ans plus tard. Il développa les qualités de débrouillardise qu’on lui avait connu dès le scolasticat, en posant les bases matérielles de la fondation de la mission de Tchibanga, en équipe avec le F. Éloi Jaouen, constructeur de l’église.

En 1955, Mgr Fauret cherchait un procureur diocésain : affecté à ce poste, le P. Bassot s’y donna de tout son cœur ; pour le ravitaillement des missions de l’intérieur, le transit maritime et ferroviaire au service des autres diocèses du Congo, du sud-Gabon et de l’Oubangui. Il apportait aussi son aide à la mission Notre-Dame.

En 1959, lors de son premier congé, il demanda à ses supérieurs de faire un deuxième essai à la trappe. Il refit son noviciat et prononça ses vœux solennels le 5 novembre 1961. En fait, il semble qu’il ne trouva pas ce qu’il cherchait : une vie contemplative le libérant de l’activisme qu’il craignait. Le Père Abbé, voyant en ce missionnaire actif l’homme dont il avait besoin pour la vie matérielle de l’abbaye, lui confia, dès le noviciat, la construction de l’hôtellerie, puis le nomma responsable de la fromagerie : ces activités l’amenèrent à être davantage sur les routes de la Mayenne que dans son monastère. Cette situation difficile à l’abbaye lui fit comprendre qu’il valait mieux retourner chercher Dieu dans le ministère au Congo et il revint dans le diocèse de Pointe-Noire à la fin de 1963.

Ce furent ensuite quinze années de ministère missionnaire, c’est-à-dire un mélange de spirituel et de matériel, à Sibiti, Mossendjo et Pointe-Noire. Partout il laissa des améliorations importantes et le souvenir d’un prêtre exigeant pour lui comme pour les autres, dans le travail matériel et très donné à son ministère spirituel. Il avait une bonne approche de ses paroissiens, des jeunes en particulier, dont beaucoup lui restèrent fidèles.

En 1978, il reprit le service de la Procure, puis, comme plusieurs autres, il quitta le diocèse en 1980. On le retrouve à Yaoundé, où il s’occupe de l’E.M.I., puis à la Procure de Douala, jusqu’en 1987.

Des problèmes de santé l’obligent à rentrer définitivement en France. À la Procure des Missions, il va user ses forces dans un travail qu’il aimait, mais qui finit par le dévorer peu à peu.

Ainsi le P. Bassot a passé ses onze dernières années à la maison-mère, cette communauté où chacun essaie d’être au service de tous ceux et celles qui ont besoin d’une aide, surtout matérielle, pour mener leur vie de missionnaires. Malgré une certaine raideur dans sa façon d’accueillir ou de juger les événements, il était toujours là, efficace et plein de charité. En communauté, il était un exemple de régularité, homme de prière, obligeant, plein d’atttentions dans son ministère auprès des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny, acceptant avec le sourire les boutades de ses confrères sur sa façon parfois rigide de vivre la liturgie ou la vie communautaire. On sentait en lui l’homme de devoir, désirant toujours être en accord avec ce qu’il considérait comme essentiel à l’égard de Dieu, de l’Église, de ses frères et plus particulièrement de ceux qui lui demandaient ses bons offices. -
Guy Pannier - PM, n° 245.

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