Le Père Augustin BERGER,

1908-1985


Le Père Augustin Berger naquit le 18 août 1908 au Grez, au sein d'une famille de petits propriétaires terriens aux traditions chrétiennes solides. Il fait ses études primaires chez les Frères des Écoles Chrétiennes à Sillé-le-Guillaume. A la manière de jadis, il commence ses études secondaires chez le curé de Grez ; il les terminera au collège Notre-Dame de La Flèche. En 1925, il entre à l'Université Grégorienne de Rome, où il obtient trois ans plus tard un doctorat en philosophie.

C'est à cette époque qu'il décide d'entrer au noviciat des Pères du Saint-Esprit à Orly. Il y fait sa première profession le 9 octobre 1929. Après les études théologiques à Chevilly, il sera ordonné prêtre à Langonnet le 30 juillet 1933, et au mois de septembre de l'année suivante, il s'embarque à Bordeaux pour le Gabon.

A son arrivée à Libreville, le Père Berger est nommé professeur au séminaire ; il en deviendra bientôt le directeur jusqu'en 1946. Dans l'intervalle, on lui confie également la direction de l'enseignement catholique. C'est à ce titre qu'il est invité, avec Mgr Tardy, à participer à Brazzaville à une conférence au cours de laquelle le Gouverneur général Félix Éboué devait définir une nouvelle politique scolaire en Afrique.

En 1948, Mgr Jérôme Adam, qui vient de succéder à Mgr Tardy, confirme le P. Berger dans ses fonctions de directeur de l'enseignement, y ajoutant celle de vicaire général. En 1950, à la demande des évêques du Cameroun, il se voit proposer un nouveau champ d'apostolat : la direction générale de l'enseignement privé pour tout le Cameroun. Durant onze ans, il déploiera toute son énergie, et non sans succès, à mettre en place de nouvelles structures pour développer l'enseignement à tous les niveaux et lui permettre de vivre financièrement.

Lorsqu'il résigne ses fonctions en 1961 et passe la main à un responsable camerounais, l'enseignement privé compte alors plus de 180.000 élèves dans les écoles reconnues et subventionnées par l'État.

De retour en France en 1962, le Père Berger continuera pendant près de 20 ans encore à se consacrer à l'enseignement. De 1962 à 1969, il est responsable, pour la province de France, des études et de la formation des futurs spiritains. Il est en même temps délégué des Missions auprès du Ministère de la Coopération et membre correspondant de l'Académie des Sciences d'Outre-Mer, le 17 mai 1974, au siège de Stanislas Reizler, Président fondateur d'Europe-France-d'Outre-Mer.

Et puis, plus près de nous, ce sont les années plus discrètes, mais non moins laborieuses. Le P. Berger avait gardé de très nombreuses relations, ce qui lui permettait de se maintenir en activité. C'est ainsi qu'il lui est arrivé de retourner au Gabon pour de brefs séjours : en avril 1976, à l'occasion du centenaire de la mort de Mgr Bessieux, et en décembre 1982, pour l'inauguration de la cathédrale d'Oyem.

Depuis un certain temps, la santé du P. Berger donnait quelques inquiétudes. Il avait déjà eu plusieurs malaises cardiaques, mais il ne semblait pas les prendre très au sérieux. Au début du mois de juillet, il se trouvait pour quelques jours de vacances à La Turballe, chez son confrère et ami de longue date, le P. Isidore Perraud. C'est là qu'il fut victime d'une nouvelle crise qui, cette fois-ci, devait lui être fatale. Il est décédé le 14 juillet 1985 au matin. Il avait 77 ans. Ses obsèques ont eu lieu à Chevilly en présence des membres de sa famille et de nombreux amis et confrères.
Martin Groff

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