Le Frère Jude (Auguste) BERNABLE,
1907-1995


Né le 3 avril 1907, à Brest. Profès le 9 septembre 1927.
Affectations : Oubangui-Chari : Bambari (30-33); Doba (Tchad) (33-38); Ippy (38-39, puis 40-43); M'Baiki (43-69). France : Langonnet (70-73). Rome : maison généralice (73-74). France : Grasse et Allex (74-82). Retraite : Langonnet et Vence (82-95).

Le F. Jude est maintenant entré dans la légende avec un chapitre étincelant de "Frères Courage" pages 187-189. Bien que la jeunesse d'Auguste Bemable comporte aussi un apprentissage de la pâtisserie, elle s'illustra d'abord par le goût de l'aventure ou par des contacts épisodiques avec le bricolage au détriment de l'école... Il entra enfin à SaintIlan, à seize ans, puis poursuivit la formation de Frère.

En 1930, d'abord affecté au Congo, Jude fut finalement envoyé en "Oubangui-Chari", dont l'Exposition coloniale révélait alors les populations et les mœurs. Il commença à Barnbari, puis participa à la fondation de Doba, au Tchad, qui dépendait alors de Bangui, mais fut rapidement cédée aux capucins italiens, expulsés d'Ethiopie. Revenu à Bambari, il collabore à la fondation d'Ippy. Son premier congé, en 1939, est interrompu par la mobilisation en septembre, mais la "Loi Mandel" lui permet de rejoindre la mission d'Ippy. Puis, placé à M'Baiki, il y durera vingt-six ans, rayonnant sur toutes les stations voisines : Mongoumba, Boda, M'Bakala ... pour y construire églises, chapelles, écoles, dispensaires, maternités ...

Vingt six ans : il s'y épuise et il doit rentrer en France, en 1969. Non sans un profond serrement de cœur, car il a beaucoup aimé ce pays où il a tant travaillé. "Je peux dire que ma vie de Frère missionnaire a été très heureuse. J'ai vécu là-bas alors que la paix régnait dans le pays. J'ai voyagé partout sans danger. Les Africains m'étaient très sympathiques et je leur ai appris à construire..."

Il passera encore vingt-cinq ans en Europe, dans diverses communautés : menuisier, bricoleur, cuisinier, guide du musée... Parvenu au "grand âge", il sut attendre paisiblement, dans une grande intimité avec la Vierge Marie. Reproduisons une prière quotidienne, peut-être composée par lui-même : "0 Mère de mon Dieu, veuillez mettre sur la fin de ma vie un reflet de la vôtre, l'offrir à Dieu mon Père, et me recevoir dans vos bras maternels à l'heure de ma mort."
Jean Ferron

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