Le Père Henri BERTHAUD
décédé à Thiais (94) le 2 janvier 1996, à 89 ans
inhumé à Chevilly le 5 janvier


Né : 21.03.06, Paris-3ème. Profès : 08.09.26, Orly. Prêtre : 10.07.32, Chevilly.
Affectations : Chevilly, professeur (33-57) ; Paris, Officialité diocésaine (57-89). Retraite : Chevilly (89-95).

Henri Berthaud n'avait que six ans quand il perdit son père. Survint la guerre. Quand elle fut achevée, il s'expatria à Suse avec son frère Gabriel parmi les Petits Clercs de Saint-Joseph, exilés depuis 1903 dans une haute vallée piémontaise, en attendant de s'implanter à Allex, en 1920. Par la suite, après sa profession, Henri fut envoyé à Rome, pour y conquérir les grades universitaires : il était docteur en philosophie et doublement licencié en théologie.

Sa carrière est d'une étonnante simplicité. Il fut moraliste, dans sa chaire de Chevilly, puis à l’Officialité de Paris. La morale est affrontée à des "cas". Elle est développée dans une infinité de traités, chapitres et sections. L'art du Père Berthaud, sa passion, était de préciser les principes, de former des têtes bien faites. Il pouvait paraître, en ses digressions, oublieux du "programme", mais il avait en réalité tout expliqué « per summa capita ».

Le canoniste connaissait la force contraignante des lois. Mais le moraliste a enseigné aussi la force plus grande de la toute puissance de l'amour de Dieu pour nous. Il pouvait arriver qu'un scrupule fût éveillé à l'occasion d'un de ses cours : à qui s'en ouvrait il savait rendre l'équilibre ; il rattrapait par sa bonté certaines situations délicates, il apaisait certaines consciences endolories, en montrant que "Dieu est plus grand que notre cœur" (l Jn 3,20).

De même, à l'Officialité, le "défenseur du lien", humble serviteur de la vérité, a pu non seulement démêler les arguties canoniques, mais dénouer des drames de vies matrimoniales.

Le beau visage du maître de notre jeunesse avait maigri sans perdre la force de ses traits. Sa chevelure avait blanchi sans trop s’éclaircir. La vigueur du caractère ne put empêcher quelques défaillances d'ordre dépressif. Il fallut lui suggérer la retraite. A Chevilly, il était heureux quand la visite de quelque ancien élève lui donnait l'auditeur complaisant d’une théorie chère. Puis il a dû passer de l'infirmerie à la Clinique où il est décédé tout près de 90 ans. 'Repris de Mgr de MILLEVILLE et du Père DEISS - 6 -

Page précédente