Le Père Louis BéVAN,
1884-1972


Le P. Bévan naquit à Lignol le 19 juin 1884. Après une année de grand séminaire à Vannes, il entra au noviciat en 1905 et fit profession le 8 octobre l'année suivante. Le maître des novices, le Père Genoud, le nota ainsi : "Bon sujet qui a toute sa bonne volonté et ne s'est jamais démenti". A la fin de sa formation en 1912, le P. Berthet dit de lui : "Excellent sujet, très bien disposé, sérieux, mais infirme d'un œil".

Prêtre en 1912, il fut professeur à Cellule une année, puis économe à Langonnet l'année suivante. A l'occasion de cette mutation, il se rappela la maxime missionnaire : " Travailler là où l'on est, comme si l'on devait toujours y rester, et se transporter là où l'obéissance nous appelle, comme si l'on n'avait rien connu d'autre chose." Mobilisé durant la guerre, il mérita en 1916 la citation suivante : " Du 1er au 23 avril 1916 a été pour ses brancardiers, sur un terrain des plus exposés, un exemple de courage, de dévouement, d'initiative." Il reçut la croix de guerre, mais fut réformé le 14 mars 1917.

Hospitalisé aux Quinze-vingts, à Paris, il demanda à la congrégation l'admission aux vœux perpétuels : " Réformé, il m'en coûte de ne pas pouvoir partager les labeurs de mes confrères, de voir s'évanouir, sans même un commencement de réalisation, les beaux rêves de ma jeunesse. C'est un rude crucifiement, que j'offre au Divin Maître pour la congrégation. Mais pour souffrir méritoirement, je n'aurai pas trop de toutes les grâces de la vie religieuse, et c'est pourquoi j'ose vous supplier de m'admettre aux Vœux Perpétuels. Je ne prétends pas en être digne, mais simplement pour en avoir grand besoin, pour me sanctifier, et pour mener une vie plus conforme aux enseignements de Notre Vénérable Père." Après la guerre, sa vie fut définitivement fixée à Langonnet. Tant qu'il put se diriger, il guidait le Père Le Meillour, aveugle, que son éloquence bretonne faisait appeler par les recteurs des environs. Quand il devint aveugle lui-même, il acceptait qu'on lui fasse une lecture, mais il apprit aussi le Braille, et sut parfaitement s'en servir.

Il avait 86 ans quand le Seigneur l'appella à la vision béatifique, le 27 juin 1972. Après une vie pleine de mérites.

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