Le Père Michel BINDAULT
Décédé à Aunay-sur-Odon (14) le 18 septembre 2009, âgé de 91 ans.
Né : 1612/17, Granville. Profès : l8/9/48, Cellule. Prêtre : 25/3/44, Versailles.
AFFECTATIONS : CAMEROUN : Douala (49-50) ; Sangmélima (50-52) ; Binegué (52-60). MARTINIQUE : Le Lorrain (60-61) ; Marigot (62-66). GUYANE : Maripasoula (67-71) ; Grand Santi (71-80) ; Apatou, Providence (80-95) ; Balata (95-2005) ; Cayenne, maison Stellina (2006-2009).

Michel Bindault a été ordonné prêtre pour le diocèse de Coutances en 1944, avec cette particularité : s'étant évadé d'Allemagne en 1943, il a du vivre en clandestin et a été ordonné prêtre à Versailles sous un nom d'emprunt !
Après 3 ans de ministère dans son diocèse, il demande d'entrer dans la Congrégation pour être missionnaire. Dès sa profession, il reçoit son obédience pour le Cameroun où il passe 12 ans dans différentes missions, plus à l'aise dans les milieux de brousse que de ville ! Il rentre en France pour raison de santé : lors de son évasion durant la guerre, i1 avait eu plusieurs doigts de pied gelés ce qui l'handicapait pour la marche en brousse. Les Supérieurs lui proposent un ministère paroissial en Martinique, puis un engagement plus missionnaire en Guyane, d'abord à Maripasoula, à l'extrémité du fleuve Maroni, mission que l'on ne peut atteindre à cette époque qu'en 3 ou 4 jours de pirogue, puis à Apatou, GranSanti et Providence. C'est là que le Père Michel donnera le meilleur de sa vie missionnaire
Ces missions sont peuplées par les ethnies Djoukas qui ont fui au 19ème siècle leurs maîtres esclavagistes de la Guyane Hollandaise (aujourd'hui Surinam). Cette ethnie, comme l'ethnie sœur des Alukus, a construit des villages à l'africaine le long du fleuve, reproduisant leur mode de vie, leurs coutumes et leur religion animiste. Le souci du Père Michel sera de les évangéliser et de leur faire connaître le Christ. Il se voudra avant tout missionnaire par sa présence et son témoignage de foi et de charité. Sur son île, il y avait une case qui servait de dispensaire. On le payait en lui offrant des poissons ou du manioc. Quand on demandait au Père combien de baptêmes il avait célébré il montrait les 5 doigts d'une main car pour lui l'important c'était de poser des pierres d'attente en vue du baptême et de l'entrée dans l'Église
Tous les 3 mois, fatigué et souvent affamé, il venait à la communauté de St Laurent pour se reposer, se restaurer et s'approvisionner. Puis il fallait à nouveau penser au retour, s'approvisionner pour 3 mois, trouver une pirogue pour le retour sans savoir quel jour elle partirait ... Il nous disait qu'à plusieurs reprises la pirogue avait chaviré dans les rapides, jetant à l'eau personnes et marchandises.....
Après 28 ans de vie missionnaire sur le Maroni, le Père Michel se retire dans une maison d'une cité aux environs de Cayenne puis à la Maison de retraite des Spiritains de Guyane. le Seigneur l'a rappelé pour continuer à être missionnaire à la manière de la petite Thérèse sa compatriote.
Jean Pedrono
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