Le Père Elie BOBILLIER
Décédé le 12 septembre 1995, à Pontarlier (25), âgé de 70 ans
Inhumé le 14 septembre, à Noël-Cerneux (25)


Né 06.12.24, Noël-cerneux (25). Profès : 08.09.4 7, Cellule. Pr;»tre : 03.10.54, Che'Villy.
AFFECTATIONS - Centrafrique : Bangui, ND d'Afrique (55-61), Sibut, (61-64); gôuango (64-70).
Grimari, curé (70-74). France: Mortain, animat. mission. (75-78); Lyon (78-79). Centrafrique La Kouanga, aumÔnier de prison (79-85). France: La Croix-Valmer, curé (85-94); Auteuil (94-95).

Je n'ai pas connu l'enfance et la jeunesse d'Elie Bobillier. Il en parlait. Elles ont été rudes, comme pouvait l'être la vie d'un cultivateur comtois tôt employé dans une exploitation de son village. Le jeune jaciste a entendu à dix-neuf ans l'appel à la vie consacrée. Le parcours fut difficile pour cette vocation tardive, que rien n'avait préparé à des études approfondies. Mais Elie suppléa à des déficiences certaines par l'application et l'humilité. En 1955, il fut aspiré par son compatriote Mgr Cucherousset, pour l'immense Oubangui.

Dès son arrivée, il participe à la fondation de N.-D. d'Afrique. Mais il était bien difficile d'y joindre le nouveau vicaire : les jeunes avaient vite découvert que le Seigneur l'avait marqué de sa bonté, comme d'une empreinte divine. Ils le dévoraient.

Au bout de six ans, « Bobill » fut affecté comme curé à Sibut, au carrefour de deux grandes routes de passage. J'ai souvent alors, comme beaucoup d'autres, usé, abusé de son inépuisable hospitalité. De là, il passa à Kouango, au bord de l'Oubangui, sur une haute berge, devant deux kilomètres d'eau. Puis, il fut curé à Grimari, mission développée en son temps par l'abbé Boganda. Sa santé déclinait et il fut obligé de rentrer pour un long séjour en France.

A son retour, plus dévoué que jamais, il fut aumônier de la prison. C'était l'ère post-impériale. Malgré tous ses efforts pour les sauver, il dut accompagner à la mort plusieurs condamnés. Son cœur, tout imprégné de la tendresse de Dieu, ne s'en est jamais remis.

Il quitta l'Afrique, à bout de forces. Et pourtant il reprit du ministère, curé à La Croix-Valmer. Neuf années, actives et payées de retour : entouré de la compréhension, de la vénération de tous.

De graves ennuis de santé à nouveau l'ont arraché à ses parois­siens désolés. Après un très court séjour à Auteuil, il est revenu au pays natal, pour une cruelle agonie, soutenu par l'affection des siens. Le témoin que je suis peut dire que toute la vie d'Elie Bobillier, missionnaire spiritain, a été vouée au travail, à la souffrance - et à la mort - pour la gloire de Dieu et le salut des âmes.
Philibert de MOUSTIER

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