Le Père Georges BOULEUC,
décédé à Saint-Malo, le 26 janvier 1925,
à l'âge de 56 ans.


Né à Saint-Malo le 5 août 1868, Georges Bouleuc fit ses études au collège ecclésiastique de Saint-Malo. Après trois ans au grand séminaire de Rennes, il entra à Chevilly, pour une année de théologie, suivie d'une année de noviciat. Il fit profession dans la congrégation du Saint-Esprit le 15 août 1892 et fut envoyé au Congo.

Sa première fonction fut celle d'économe à Loango ; dès qu'il eut quelque connaissance de la langue, il passa à Bouenza, alors en fondation, où il fut chargé de l'œuvre des enfants et fabriqua des briques. Le supérieur était le P. George Schmitt ; le F. Désiré Lorentz les aidait. Les premiers travaux de la station furent très rudes : le F. Désiré mourut le 19 juin 1895 ; épuisé de fatigue, le P. Bouleuc fut réduit à rentrer en France, moins de trois ans après l'avoir quittée.

Les soins eurent raison de la maladie, mais il fallut un an, de septembre 1895 à octobre 1896, au bout duquel le Père regagna Loango, faible encore et incapable d'un travail actif. Plusieurs mois il resta au chef-lieu du vicariat, occupé à l'école. Enfin, en mai 1897, il reprit le chemin de Bouenza, d'où il passa à Linzolo, en avril 1898. Il dirigea la station, éleva des bâtiments et il organisa les œuvres. En moins de quatre ans il se trouva de nouveau épuisé, au point qu'un nouveau séjour d'un an en France lui fut nécessaire (février 1902 à février 1903).

Un troisième essai finit encore plus mal que les précédents. Rentré dans sa mission, il y passa seulement quinze mois et revint à la maison mère en juin 1904.

Cette fois il mit deux ans à se rétablir et, s'il retrouva quelque santé, ce fut sans espoir de la dépenser en Afrique. Il resta donc en Europe : économe à Suse (1907-1909), à Langonnet (1909-1913), puis hors communauté à partir de 1913, avant de se retirer enfin à Saint-Malo.

Mgr Guichard, après sa visite au malade, quelques jours avant le fatal dénouement, écrivit au Supérieur général, à la date du 19 janvier 1925 : « Il est bien résigné à la volonté du bon Dieu; ma visite lui a fait plaisir ; avant de partir il m'a prié de vous dire qu'il offre ses souffrances et sa vie pour vous et pour toute la congrégation. Il vous demande pardon, ainsi qu'à tous les confrères qu'il a connus, des peines qu'il aurait pu vous faire, ou des scandales qu'il aurait pu donner. Je lui ai promis d'aller le voir le 1er février. » A cette date, notre cher confrère était déjà rappelé à Dieu ; il avait été bien préparé par les derniers sacrements que lui avait administré l'abbé Turmet, son neveu, dans les premiers jours de janvier.

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