Le Père Gabriel BOURGEOIS
décédé le 23 novembre 1994, à Mahajanga, âgé de 73 ans,
inhumé à Mahajanga le 25 novembre


Né : 04.04.21, Crans (St-Claude); Profès : 08. 09.49, Cellule; Prêtre : 03.10.54, Chevilly.
AFFECTATIONS - Majunga - Madagascar. Madirovalo (55-57); Andrianiena (58-64); Besolampy (65-67); Mahazoma (67-77); Andriba (77-87); Maevatanana (87-91); Mitsinjo (91-94).

Gabriel Bourgeois, après son certificat d'études, a d'abord travaillé en usine ou sur des chantiers forestiers. Quittant la "zone occupée" en 1941, il s'engagea dans l'armée d'armistice, en France puis au Sénégal et en Algérie. Il revint avec les troupes de débarquement qu'il suivit comme mécanicien. Son séjour outre-mer avait peu à peu amené ce jeune homme pieux et sensible à préciser une vocation que la fréquentation des missionnaires orienta vers les spiritains. A vingt-six ans, il se mit au latin et aux études qu'il poursuivit de façon acharnée et méritoire, autant qu'efficace.

"Broussard" depuis sa demande d'admission en 1948, il le resta toute sa vie de missionnaire à Madagascar, se refusant aux fonctions administratives de supérieur, pour visiter les églises isolées, que ce soit en montagne, dans les sables et la boue de la côte ouest ou sur les Hauts plateaux. Son zèle ne se démentit jamais. Pendant quarante ans de séjour il a parcouru à pied un nombre impressionnant de kilomètres. Il supportait mal les contraintes d'une pastorale concertée et hormis les retraites il évitait les réunions. Son intuition lui dictait les décisions à prendre. Mais son ministère ne souffrait pas de son impulsivité : sa foi profonde dont il attribuait le mérite à sa mère, son sens spirituel, son évidente bonté le gardaient des erreurs possibles. Très porté par sa formation première sur le bricolage et les travaux matériels (il avait un brevet militaire de dépannage), il lui arrivait de dire qu'il aurait fait plutôt un bon Frère.

Sur le tard, il craignit de "se voir mis au rebut". Et pourtant ses capacités se révélèrent en deux remplacements successifs de directeurs de mission. Malgré les injonctions des Sœurs il entreprit des tournées dans la brousse -à pied ou en pirogue- : il ne supportait l'idée de laisser des églises à l'abandon.

Tant et si bien qu'un soir les Sœurs l'amenèrent totalement épuisé à Mahajanga. Quatre jours plus tard, une embolie mettait fin à toutes ses angoisses. Il aura été missionnaire jusqu'au dernier souffle, n'ayant quitté sa brousse que pour s'éteindre parmi les siens.
Repris du Père Henri D’HAMONVILLE

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