Le Père Ernest BOURGOUIN,
1879-1959


Ernest Bourgouin naquit à Châtenay-Vaudin, le 18 août 1879. Son père était agent de police à Chaumont. Orphelin de bonne heure, Ernest fut recueilli par une tante de Langres. Ses études primaires achevées, il entra en 1891 à l'imprimerie St-Pierre, qui tirait La Croix de la Haute-Marne et L'Ami du Clergé. Il aimait rappeler ces années de jeune typographe. Sa vocation naissante fut providentiellement encouragée par ces lectures religieuses et par un prêtre éminent, le chanoine Villard, secrétaire de l'évêché, qui devint dans la suite évêque d'Autun, où il a laissé un souvenir impérissable. C'est lui, comme secrétaire de l'évêché de Langres, qui écrivait à la congrégation, le 15 mai 1899 : " Je suis heureux de vous envoyer les lettres testimoniales de Monsieur Bourgouin. Cela m'est bien agréable, car depuis sa première communion, je suis de près ce bon jeune homme. C'est une vraie joie pour moi de penser qu'il va prendre le Saint-Habit."

En 1897, la congrégation du Saint-Esprit avait accueilli Ernest Bourgoin àCellule (Puy-de-Dôme), où il fit ses études secondaires, comme vocation tardive. En 1899, il entrait au noviciat d'Orly, et, le 1er octobre 1900, y faisait sa profession religieuse. Bientôt il retrouvait Langres pour le service militaire, puis regagnait le scolasticat de Chevilly, pour ses études de philosophie et de théologie. Le 28 octobre 1904, il était ordonné prêtre. Il célébra une première messe à Châtenay-Vaudin le 13 juillet 1905, et reçut son affectation pour Madagascar.

Il fut successivement missionnaire à Diégo-Suarez, Antalaha, Majunga et Nossi-Bé. Il resta dans ce dernier poste de 1914 à 1933, comme adjoint du célèbre Père Raimbault, qui entreprit le développement de l'île de Nossi-Bé : construction d'église, d'écoles, de dispensaire, direction de grandes cultures, entreprise de distillation des parfums d'ylang-ylang, soins donnés aux malades, aide aux cultivateurs, etc... Sa tâche était surhumaine, il lui fallait un aide. Ce fut le Père Bourgoin qui fut désigné pour le seconder. On ne pouvait pas choisir un meilleur collaborateur : d'un dévouement à toute épreuve, vouant à son supérieur une admiration méritée, qui se transfon-na par la suite en une sorte de culte ; le Père Bourgouin fut le bras droit - et un bras droit vigoureux et agissant - du Père Raimbault, pendant les vingt années qu'il passa à ses côtés.

Après un congé en France, le P. Bourgouin affecté à la Réunion le 24 mars 1934 fut curé par intérim de Sainte-Anne et de Bras-Panon, puis curé du Quartier-Français à partir du 24 juin 1935. En 1937, il ajoutait àsa charge pastorale le soin du Champ-Bome, apportant une égale sollicitude à ces deux parts de son ministère.

En 1950, sa santé l'avait obligé à revenir en France une dernière fois ; mais à peine avait-il ressenti une légère amélioration qu'il était retourné àson champ d'apostolat, à la paroisse Saint-André. Les dernières années, ses lettres révélaient la fatigue de l'âge, sa longue barbe, distinguée, était devenue toute blanche. C'est là qu'il est mort le 30 novembre 1959, âgé de 80 ans, et regretté de tous.

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