Père Pierre BUIS
Décédé à Palidoro Passo Oscuro (Italie), le 23 juillet 2005, âgé de 76 ans
Né le 18/3/29 à Paris. Profès: 8/9/48, Cellule. Prêtre: 6/10/57, Chevilly.
AFFECTATIONS: FRANCE : Allex(58-70), Lyon (70-72), Chevilly (72-75),
Paris, rue de Sèvres (75-78). GUINEE-BISSAU: Bajob (78-88). FAC: Libreville
(88-92). JERUSALEM (92-93). FAC: Brazzaville (93-96). FRANCE: soins (96-97), Chevilly, Bibliothèque (97-02). ROME : secrétariat général (02-05). ,
" Je crois pouvoir dire que je suis né avec la vocation missionnaire " écrivait Pierre, en 1947, à la fin de son noviciat. Il lui faudra encore attendre 31 ans avant de pouvoir vivre pleinement cette vocation si précoce. Entre temps, il aura suivi le cursus habituel de la formation spiritaine, passé une licence ès sciences physiques, été enseignant à Allex et, enfin, professeur d'Ecriture Sainte. C'est aussi durant ces vingt premières années de son service en France, qu'il deviendra, à force de travail et de recherches, un autodidacte en exégèse, publiant plusieurs traductions et commentaires de livres de l'Ancien Testament. Son autorité en la matière fera de lui un des traducteurs de la Traduction (Ecuménique de la Bible (TOB). Une exégète protestante, avec laquelle il avait traduit le livre des Nombres, se souvient encore de leur première rencontre de travail : Pierre avait fait le trajet d'Allex à Berne, par la route, en vélomoteur ! Elle ajoute: "Le P. Buis n'était pas seulement un érudit, d'une érudition souvent époustouflante, il était un vrai savant: il avait cette modestie, cette humilité, sans laquelle il n'y a pas de vrai savant. Il était un grand travailleur, mais sans esbroufe, allant droit son chemin, l'effort lui était naturel, son labeur souvent acharné n'entamait jamais sa bonne humeur. " Enfin, en 1978, il est autorisé à aller en Afrique, en Guinée-Bissau, où il fera partie de la première équipe spiritaine de Bajob. Un de ses confrères de ce temps-là se souvient: " Qui dira le nombre de kilomètres que Pierre a parcourus à pied ? A Bajob, il marchait beaucoup, il marchait à la fois pour être seul... et pour rencontrer les gens. Ce que j'ai admiré chez Pierre, c'est justement cette faculté de pouvoir rester totalement libre, tout en n'étant jamais coupé des gens. Je crois que c'est dans cette " distance ", à la fois naturelle et réfléchie, que Pierre a trouvé le ton juste de sa présence missionnaire en première évangélisation. En marchant, il ne s'est jamais laissé distraire ou récupérer; en marchant, il ne s'est jamais installé, ni même arrêté, en pensant qu'il était arrivé et qu'il pouvait " enseigner ". La " marche " exprime bien ce que qu'a vécu Pierre tout au long de sa vie missionnaire. Car, même ce qu'il a fait quand il était assis (et ce n'est pas petit: travaux sur la langue, multiples traductions, chants ... ) a été pensé, élaboré et réalisé comme des bagages qu'il faut bien préparer et emporter avec soi, mais auxquels il ne faut pas
attacher d'importance " Après dix ans en première évangélisation
Pierre restera au service de l'Afrique comme professeur d'Ecriture Sainte dans
nos maisons de formation de Libreville et de Brazzaville. Seuls de sérieux
ennuis de santé l'obligent en 1996, à revenir en Europe, en France puis à la Maison Généralice, pour différents services administratifs. Les confrères, les étudiants, les amis qui l'ont connu à différentes étapes de sa vie donnent tous le même témoignage et utilisent les mêmes mots, comme si, dès le début, le grand chercheur qu'était Pierre avait déjà trouvé son secret : humilité, modestie, simplicité, science, sérieux, humour, travail, disponibilité. Le 23 juillet 20 sur une plage non loin de Rome, une vague l'emporta vers les profondeurs de
l'amour de Dieu.
Jean-Paul Hoch, sup. gén.
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