Le Père Gaston BUNEL,
1877-1947.


Né à Bellou-sur-Huisne, le 13 août 1877, il fit ses études primaires à Merlerault, ses études secondaires à Villiers-le-Sec (Calvados) et à Merville (Nord), où il obtint le baccalauréat.

Prêtre le 28 mars 1903, il fut affecté aux missions de la Lounda (Angola). Parti le 6 septembre de Lisbonne, il arriva dans la préfecture apostolique du P. Ernest Lecomte (11), qui comprenait alors quatre postes : Cassinga, Caconda, Bihé et Catoco. - C'est à Catoco que le P. Bunel fut attaché durant toute sa longue et heureuse vie missionnaire.

Il y trouva quatre confrères : deux prêtres et deux frères responsables des ateliers et des cultures. Es venaient de terminer leur église, faite en briques séchées au soleil, et couverte en tôle galvanisée. Le P. Bunel eut à l'ornere, à l'intérieur, de peintures murales d'un brillant effet, car il était doué pour les arts, peinture et musique. La station comptait un bon millier de catholiques ; les 120 familles chrétiennes étaient réparties en une dizaine de villages. 500 garçons et 300 filles apprenaient le catéchisme dans une dizaine d'écoles, tandis qu'à la station 50 garçons internes suivaient des leçons de portugais et un programme éducatif complet, en vue de devenir catéchistes. A une lieue et demie de la station, un frère dirigeait une petite ferme dite de la Cascade, spécialisée dans le blé, les pommes de terre et les arbres fruitiers.

Malgré l'attachement des anciens aux traditions païennes, les progrès furent constants jusqu'en 1914 : les familles chrétiennes, de 120, parvinrent au nombre de 618, sans compter les 150 familles de catéchumènes qui vivaient auprès de leurs catéchistes. Le P. Bunel, revenu en France pour son congé, fut retenu cinq ans par la guerre, durant laquelle il servit comme aumônier et brancardier. Son courage et son dévouement lui méritèrent une glorieuse citation et la Croix de guerre avec étoile de bronze.

Sa robuste santé lui permit de revenir à Catoco en 1919 et de reprendre le travail avec entrain. En 1922, le pont sur le Coubango fut inauguré officiellement. Ce pont, long de 80 mètres sur 8 de large, a 10 à 12 mètres de hauteur. La mission fournit les briques, les ouvriers, l'architecte et dirigea le travail, pendant que le gouvernement de la colonie fournissait le ciment et se chargeait du paiement des ouvriers. Le chant de l'hymne national fut exécuté sous la direction du R Bunel ; et Mgr Keiling rappela dans son discours le fait suivant : "Il y a 28 ans, le P. Ernest Lecomte (11), visitant ce pays pour la première fois, fut attaché à un arbre, et a failli payer de sa vie sa témérité. Aujourd'hui tout le pays est chrétien et la mission est devenue une ville."

En effet, le vieux mot de Catoco pour désigner la mission est supprimé ; c'est maintenant la mission catholique du Coubango, à Vila-da-Ponte, circonscription civile des Ganguelas. En 1924, utilisant une chute d'eau de lm50, la mission, munie d'une dynamo, fut la première à s'éclairer à l'électricité. En 1930, chargé d'un ministère très étendu, le P. Bunel devait encore faire chaque année des centaines et des centaines de kilomètres à bicyclette.

Après tant de travaux, le temps vint où le P. Bunel sentit la fatigue et l'usure. Il se retira à Misserghin, en Algérie, où il mourut, dans la paix du Seigneur, le 9 août 1947, à la fin de sa 70, année.

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