P. Joseph CADORET
Annales du Diocèse de Port-Louis, par Mgr Joseph Mamet 1916 – 1926 ; p. 153


Il est né le 08 /06 / 1853, à Mencon, Morbilhan (diocèse de Vannes) ; premiers vœux à Chevilly le 27 / 08 / 1882 ; Vœux perpétuels à chevilly, le 26 / 08 / 1888 ; Ordonné diacre à Paris le 11 / 06 / 1881 et prêtre à Chevilly, le 28 / 10 / 1881 ; Il a travaillé à Maurice du 09 / 09 / 1897 à sa mort, le 20 / 01 / 1924 ; il est enterré à Ste Croix

Dans la matinée (20 janvier 1924), mort à Saint-Jean du R.P. Joseph Cadoret C.S.Sp., emporté par une crise d'urémie . Le lendemain de Noël les premiers symptômes avaient paru et le Père avait été transporté de sa cure de Rivière-Sèche à celle de Saint-Jean.

Il était né à Mendon, dans le Morbihan, diocèse de Vannes, le 8 juin 1853 . Il commença ses études primaires à l'école de la ville épiscopale et les acheva au petit scolasticat de Notre Dame de Langonnet . Entré chez les Pères du Saint-Esprit en décembre 1871, prêtre le 28 octobre 1881, admis aux vœux en 1882 . il partit alors pour Saint-Pierre-et-Miquelon .

La Congrégation y avait fondé un collège en 1873 : il fut attaché à cet établissement pendant dix ans . Dans le courant de 1892 le gouvernement français résolut de chasser de cette vieille colonie les spiritains, qui la desservaient depuis 1816 . Mais en même temps, aux religieux qui consentiraient à rester comme prêtres séculiers, des postes avantageux étaient promis . Le Père Cadoret fut de ceux qui refusèrent même de prêter l'oreille à pareilles propositions . Le collège ferma, presque tous les Pères s'en allèrent - pour vingt ans seulement : la nouvelle combinaison marcha si mal que Paris se vit forcé de réinstaller la Congrégation en 1912 .

Du froid et des brouillards de Saint-Pierre-et-Miquelon le Père Cadoret passa à la chaleur des îles tropicales de l'Océan Indien .

Il est curé de Saint-Bernard à la Réunion en 1892-1893, missionnaire à Mayotte en 1893-1894, à Nossi-Bé en 1895-1897 .

Maurice l'accueillit le 9 septembre 1897 . Successivement vicaire à Rodrigues, 1897-1898, à Saint-Jean, 1899-1900, à Pamplemousses, 1900-1904, il devint curé de Chemin-Grenier en février 1904 . Il allait le rester dix-huit ans - avec une interruption de six mois, octobre 1909-avril 1910, pour un congé en France .

Assez tôt après son retour se déclara une pénible infirmité . Négligée, elle empira graduellement, au point de nécessiter enfin une sérieuse intervention chirurgicale . En avril 1922 il dut quitter sa paroisse . Toute la Savanne le regretta ; il jouissait d'une popularité universelle . On admirait fort son zèle, son désintéressement, son inépuisable charité ; autant peut-être appréciait-on sa jovialité, son dédain des conventions mondaines, la rondeur pittoresque de son langage aussi bien en chaire, que dans la vie courante .

Le 6 mai(1922) il partit pour la France ; il revint le 8 janvier 1923 . Mais il ne montrait plus la vigueur et l'entrain d'autrefois . Si l'opération subie l'avait définitivement débarrassé de sa très gênante incommodité, elle le laissait amoindri ; le poids de la vieillesse, qu'il avait porté allégrement jusqu'alors, maintenant l'alourdissait : manifestement, ses soixante-dix ans lui pesaient . Néanmoins, il reprit du service : à Montagne-Longue de janvier à mai (1923), puis à Rivière-Sèche, où il remplaça le R.P. Kiffer C.S.Sp .

Il est mort sous le harnais, donnant un exemple admirable de renoncement et d'attachement au devoir .

Sa personnalité se trouve fort bien définie dans ces dernières lignes d'une notice nécrologique parue dans Le Cernéen. « Original à ses heures, timide en tout temps, le Père Cadoret vivait délibérément loin du mouvement de notre île . Il lui fallait l'intimité des relations continues pour qu'il se livrât avec toutes les spontanéités d'une bonhomie très enjouée qui ne tourna jamais cependant au détriment de la dignité ecclésiastique . Aussi connut-il parmi nous de précieuses sympathies qui lui sont restées fidèles jusqu'à la dernière heure et le suivront dans la tombe » .

Si dégarnis sont nos cadres qu'un successeur ne peut lui être donné : la paroisse de Rivière-Sèche, avec ses 4,500 catholiques restera vacante . De Mahébourg le R.P. de Boucherville C.S.Sp. viendra y dire la Messe un ou deux dimanches par mois ; du Centre-de-Flacq le Chanoine Frésia répondra aux appels de malades qui l'atteindront .

Le Père Joseph CADORET, 1853-1924
Par le P. LE MAILLOUX


Joseph Cadoret est né à Meucon le 6 juin 1853, de Jacques Cadoret et Anne Ehamio, bouchers de profession. Né dix ans après Félix Cadoret, il suivit l'exemple de son frère aîné et devint spiritain. Prêtre à Chevilly le 28 octobre 1881, il fit sa consécration à l'apostolat le 27 août 1882.

Sa première affectation le conduisit en Amérique du Nord dans les îles de St-Pierre et Miquelon. Il y resta dix ans : professeur, vicaire, puis curé.

La seconde partie de sa vie missionnaire fut consacrée aux îles de l'océan indien : curé de St-Bemard à la Réunion ; deux ans de ministère à l'île de Mayotte dans les Comores ; deux ans vicaire à l'île de Nossi-Bé proche de Madagascar; et enfin à l'île Maurice, où il exerça son ministère pendant 26 ans : à Chemin-Grenier et à la Rivière-Sèche. Il est décédé, à 70 ans, le 20 janvier 1924, au presbytère de St-Jean Quatre-Bornes. L'évêque de Maurice, Mgr Murphy, fit son éloge : "La vie du P. Cadoret fut une vie pleine de mérites devant Dieu, et pleine de fruits apostoliques, dans les missions les plus malsaines de Maurice. Nous n'avons aucun doute que le divin Maître l'ait bien accueilli dans son Royaume.

Page précédente