le Père Roger CADORET,
décédé à Langonnet, le 4 juillet 1994,
à l'âge de 68 ans.


Roger Cadoret est né le 31 mai 1926 à La Chapelle-Neuve (diocèse de Vannes). Il fait profession à Cellule, le 8 septembre 1946. Il est ordonné prêtre à Chevilly, le 5 octobre 1952. Affecté au vicariat apostolique de Brazzaville, il séjourne à la mission de Linzolo de 1953 à 1961 ; à Voka et Mbanza-Nganga, de 1961 à 1970 ; à Mindouli, de 1970 à 1972 ; à Madibou, de 1972 à 1987. Rentré en France, il demeure à Langonnet, jusqu'à sa mort, en 1994.

Roger Cadoret est né près de Locminé. De ce rude terroir bretonnant, Roger avait reçu les qualités : application méticuleuse au travail, opiniâtreté dans l'effort, franchise un peu brutale… A dépasser certaines aspérités, on découvrait une personnalité attachante qui susciterait des amitiés profondes et fidèles.

Le jeune profès fit son service dans la coloniale, à Dakar. Ce fut une large ouverture sur les réalités humaines des Africains, renforçant son engagement à la Mission. Ce n'est cependant pas le Sénégal qu'il reçut comme obédience en 1953, mais le Congo. On l'affecte à Linzolo, en plein pays lari. Il maîtrise vite la langue et partage en profondeur la vie de ces paysans : paysan lui-même, il se sent près d'eux, pleinement à l'aise.

Auprès de la même ethnie, mais en pays bacongo, il fonde, un peu plus tard, la mission de Mbanza-Nganga. Avec patience et persévérance, il multiplie les postes de catéchistes, les écoles de brousse et toute l'infrastructure d'une mission indépendante.

En 1972, il vient, dans la banlieue de Brazzaville, à Madibou. Sa colonne vertébrale trop éprouvée par les cahots des pistes, il doit renoncer aux tournées de brousse. Il s'efforce de susciter la vie chrétienne dans les quartiers surgis à la sortie ouest de la capitale.

Puis il quitte pour un temps le pays lari, mais pour en rejoindre les groupements épars le long de l'axe routier qui monte au-delà de la sortie nord de Brazzaville, vers le plateau batéké, où s'entremêlent diverses ethnies attirées par la grande ville. Son séjour y sera bref, car, désormais, sa santé le limite beaucoup.

En 1987, il doit rentrer en France ; il prend, à 61 ans, une retraite anticipée. Elle lui fut douloureuse, du fait de ses infirmités et par le sentiment de son inutilité. Avec courage cependant il rendit des services, en particulier dans l'entretien du parc. Mais son état s'est assez rapidement dégradé. Tout s'est dénoué brusquement, après une courte hospitalisation. -
Jean Ferron - PM, n° 203.

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