Le Père Pierre CAMELAN
décédé à Langonnet, le 19 octobre 1998, âgé de 87 ans


Né : 3.4.11, Malguénac (56). Profès : 20.11.37, Orly. Prêtre : 23.4.39, Paris
AFFECTATIONS: Cameroun : Ambam, vicaire (45-49); Bengbis, directeur (49-52); Sangmélima, supérieur (52-64), puis curé de la cathédrale et vicaire général (64-69); Bengbis, vicaire (69-70) ; Ebolowa, vicaire (70-74). Guyane : Cayenne, aumônier des hôpitaux (74-89). France : Langonnet, retraite (89-98).

Le Père Pierre Camelan est né près de Pontivy dans une famille très chrétienne. A quatorze ans il commence ses études secondaires au petit séminaire de Sainte Anne d’Auray. Ensuite il étudie la philosophie et suit une partie des cours de théologie au grand séminaire de Vannes. C’est alors qu’il entre chez les spiritains : il achève sa formation à Chevilly et est ordonné prêtre, d’une façon qui semble assez curieusement avoir échappé aux secrétaires pourtant si attentifs : ils n’ont inscrit nulle part ni la date ni le ministre. Quant au lieu, il a disparu sous la pioche quand la chapelle de l’Adoration Réparatrice (36, rue d’Ulm) a cédé la place à une annexe de l’hôpital Curie.

Affecté le 2 juillet 1939 à Douala, il devait embarquer en septembre, mais fut mobilisé fin août. Par delà la " drôle de guerre ", c’est comme prisonnier qu’il commence son ministère sacerdotal auprès de ses camarades de captivité jusqu’en 1945. Libéré, il rejoint tout de suite le Cameroun où il passera un quart de siècle. Il s’est donné entièrement à la mission. Il a travaillé avec méthode aussi bien pour l’apostolat que pour bien apprendre le mbulu, une langue locale qu’il maîtrisait. Vingt-cinq ans après avoir quitté le Cameroun, il parlait encore couramment le mbulu. Il était très populaire auprès de ses paroissiens et il se plaisait au milieu d’eux. Les affaires matérielles, il laissait ça à des confrères plus doués que lui. Il s’occupait des tournées de brousse, des catéchismes, des sacrements.

La maladie et les circonstances l’obligèrent à rentrer en France. Après une année de soins, il repartit, cette fois-ci pour la Guyane. Ministère en ville et surtout auprès de malades dans les hôpitaux : quand il fallut quitter Cayenne et la vie active, il laissa là-bas une grande partie de son cœur et beaucoup d’amis. Neuf ans se sont écoulés depuis qu’il a pris sa retraite à l’Abbaye, mais des Guyanais qu’il avait connus venaient encore lui faire visite ici.

Sa mort soudaine nous a tous surpris : malade, il l’était comme une personne de son âge, mais la veille il était encore au milieu de nous et trois jours plus tôt il était allé visiter un confrère à l’hôpital de Quimperlé. Il n’a pu lire la lettre qu’une religieuse camerounaise de Sangmélima lui avait écrite et qui est arrivée quelques heures après son décès. Elle conclura cette notice comme la voix d’un peuple : "... Beaucoup de gens parlent encore de vous (il a quitté le Cameroun il y a vingt-cinq ans !...) comme d’un vrai sauveur d’hommes. Vous avez semé du bon grain qui continue à produire des fruits. Vous devez demander au Seigneur de nous donner de tels prêtres. "

Fr. Goulven Le Goff et P. Alain Rouquet

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