Père Amédée CHARDIN
décédé à la Réunion le 12 août 1921, à l'âge de 53 ans.


Amédée Chardin naquit le 21 septembre 1866 à Ménarmont, canton de Rambervillers. Son père était instituteur, et devint professeur à notre collège d'Epinal à l'occasion de sa retraite. Deux de ses fils devinrent prêtres, l'un dans le diocèse de St-Dié, l'autre spiritain.

L'abbé Amédée Chardin ne demanda qu'après le sous-diaconat son admission dans la Congrégation du Saint-Esprit, vers laquelle l'avait attiré son parent le Père Hacquard., missionnaire en Afrique orientale. Prêtre à Chevilly en 1890, profès au noviciat de Grignon le 2 février 1891, il fut inscrit quatre jours plus tard au cadre colonial et arriva à la Réunion le 12 mars suivant. Il devait y rester 30 ans, sans aucun retour en France.

Le jour même de son arrivée, il fut nommé vicaire à la paroisse St-Jacques de Saint ­Denis, il en devint le curé et y resta toute sa vie ; ce fut l'unique théâtre de son apostolat. Peu doué pour la parole, il sut combler ce déficit par un goût développé des cérémonies religieuses, et une mémoire merveilleuse : il connaissait tous ses paroissiens par leurs noms et prénoms, les noms et prénoms des membres de leur famille, mais encore il connaissait exactement leurs qualités et leurs défauts. Il était d'autre part toujours prêt à donner, toujours disposé à rendre service, c'était pour lui une joie de pouvoir être utile.

Le P. Chardin mérita aussi la confiance des deux évêques sous lesquels il vécut Mgr Fabre et Mgr de Beaumont lui confièrent la direction de leur âme et l'associèrent à leur administration. Le premier dimanche de mai 1910, Mgr Fabre lui donnait le titre de chanoine honoraire, lui conférant ainsi un honneur qu'il avait parfaitement mérité.

Au cours de l'épidémie de choléra de 1919, le Père Chardin se dévoua avec le plus grand zèle pour sa paroisse. Il ne fut pas victime de l'épidémie comme son confrère le curé de la cathédrale, mais sa robuste santé fut atteinte. Longtemps il lutta énergiquement contre le mal, qui finit cependant par le terrasser. Les obsèques eurent lieu le dimanche 14 août 1921. Toute la presse locale a rendu hommage aux mérites du défunt.

Page précédente