Le Père Albert CLAER
décédé le 21 mai 1996, à Thann (68), âgé de 86 ans
inhumé à Thann, le 24 mai


Né : 29.09.09, Vieux-Thann (68). Profès : 08.09.30, Urly. Prêtre : 28.10.38,Clieviiiy.
AFFECTATIONS - France . mobilisé (39-40) ; desservant de St-ciérient (05)(40-44). Gabon - Minvoul (45-52) ; Alakok-ou (53-88). France - Retraite : Vence (89-96).

La famille Claer, aux nombreuses ramifications, est originaire de Leimbach, près de Thann. Albert a cinq ans en 1914. Thann, au pied du Vieil-Armand, redevient français dès le début de la guerre, mais reste sur la ligne de front. Si bien qu'en 1917, un groupe d'enfants fut replié en Bretagne, où Albert rencontra les spiritains... Au retour il est accueilli à Blotzheim, qui vient d'ouvrir ses portes. En 1939, une nouvelle guerre survenant, ce n'est pas au Gabon que va le jeune Père, mais sur la ligne du Rhin. Fait prisonnier, il est "libéré" en tant qu'Alsacien... pour entrer dans la Wehrmacht. Son regard bon enfant aidant, il trompe les sentinelles aux diverses lignes de démarcation et après 1 165 km de vélo et quelques péripéties, il est accueilli par l'évêque de Gap, qui lui confie une paroisse.

La guerre terminée, il peut enfin partir pour le Gabon. Affecté à Minvoul, il est reçu par le P. Antoine Weiss, qui au bout d'un mois lui laisse une mission en plein essor. Après trois ans, Minvoul ayant été confié au clergé indigène, il est affecté à Makokou, "sa mission", où il restera jusqu'à son évacuation sanitaire, en 1987.

Albert avait le don de voir d'abord le bon côté des gens et des choses. Cela lui facilita les relations et le rendait agréable en compagnie. Il mit ainsi au service de la mission un réseau d'amitiés qui lui permit de développer écoles et chapelles de brousse. Sa fierté était la construction d'une grande et belle église, dont il faisait rejaillir le mérite sur deux Frères hollandais, ouvriers admirables.

Les dernières années, septuagénaire, il prit une semi-retraite sur place, sans gêner son successeur : il savait se faire oublier, mais était toujours prêt à rendre service, pour un catéchisme ou pour une confession. En 1987, il lui fallut, le cœur gros, quitter le Gabon et tant d'amis. Il a passé neuf années à Vence. Mais il a voulu revenir dans sa vallée alsacienne pour une dernière visite parmi les siens.

C'est pendant ce bref séjour qu'une crise l'a surpris et qu'à l’hôpital il a rendu son âme à Dieu.
D'après le P. Michel VACIIERAND

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