Le Père Emmanuel COLOMBEL,
décédé à Chevilly, le 1er octobre 1902,à l'âge de 29 ans.


Le P. Colombel avait passé quatre ans aux écoles apostoliques des Pères Maristes de Montluçon et de Belley, lorsqu'il entra à Cellule, le 18 mars 1891. Il avait alors près de 19 ans, étant né à Cornillé (diocèse de Rennes) le 20 juin 1872. D'une santé délicate, il fut obligé d'interrompre, deux ans, ses études théologiques. Ordonné prêtre à Orly, le 19 septembre 1890, il y fit sa profession le 15 août de l’année suivante et fit les plus vives instances pour aller en Oubangui.

Après l'avoir employé quelque temps, comme économe et directeur des enfants à Brazzaville, Mgr Augouard l'emmena, en janvier 1900, pour aller commencer la station de Boundji, et lui en confia la direction.

Malheureusement la maladie de poitrine, dont il avait déjà les germes avant son départ pour la mission, l'obligea bientôt à rentrer en France, au mois de juillet 1901, et, après quelques jours de repos à la maison mère, il fut envoyé à Chevilly, où il vient de succomber. Voici les détails que nous envoie le P. Le Floc'h sur ses derniers instants :

« Le P. Colombel était rentré d'Afrique mortellement frappé. Les soins attentifs et affectueux, dont il a été l'objet à Chevilly, ne pouvaient. enrayer les progrès du mal. La résignation de ce jeune confrère a été parfaite. Aucun de ceux qui l'ont approché durant sa maladie n'a entendu la plus légère plainte, le plus insignifiant regret. On le trouvait assis au pied de son lit, la tête penchée sur la poitrine, méditant la mort qui n'avait pour lui que des espérances et des joies. Un doux sourire illuminait ses traits émaciés.

« Jusqu'aux derniers jours, il a célébré sa messe et récité son bréviaire avec un courage qui a peut-être hâté sa fin. Le T. R. Père général avait mis le comble à ses désirs, quand il se rendit au soir de la fête du Saint-Cœur de Marie, dans sa petite cellule, recevoir ses vœux perpétuels. La mort est venue sans secousses. Pourtant, dans son délire, il voyait passer de sombres visions de l'Oubangui, scènes de carnage et de féroces clameurs ; mais, reprenant aussitôt ses sens, il remerciait Dieu d'avoir été jugé digne de souffrir pour les pauvres Noirs, offrant le sacrifice de sa vie pour les âmes africaines et demandant pardon des fautes commises à leur service. » -
BG, t. 21, p. 677.

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