Père Fernand COSTE
Décédé à Wolxheim le 25 décembre 2001 à l'âge de 83 ans
Né: 19/06/18, Cize (Jura). Profès: 02/10/42, Cellule. Prêtre: 18/06/44, Cellule

AFFECTATIONS:
CAMEROUN: Sangmelima (46-53).
FRANCE: Allex (53-55); Lille (55-59).
CAMEROUN: Sangmelima (59-64).
FRANCE: Cellule (64-65); Piré (65-66).
GABON : Mimvoui (66-67).
FRANCE Les Vaux (67-68) ; St Bernard du Touvet (68-97 : aumônier) ; Langonnet (97-200 1) Wolxheim (oct. - déc. 200 1)


C'est la guerre et le diocèse de St-Claude n'est pas riche en prêtres. Cependant, Fernand rêve d'être missionnaire. Malgré les réticences de son évêque qui aimerait le voir servir quelques années dans son diocèse, il entre dans la Congrégation. Déjà, son esprit d'indépendance et sa ténacité, qu'il gardera toute sa vie, auront raison des arguments du prélat. Fernand aimait l'Afrique, dit-on, mais il. nous en parlait peu, et les raisons pour lesquelles il mit fin à son séjour au Gabon en 1967 restèrent toujours pour moi un mystère sur lequel il n'a jamais tenu à s'expliquer en vérité.

Comme tout un chacun, et peut être un peu plus que la majorité d'entre nous, Fernand fut un homme plein de contrastes. L'homme avait le verbe facile, osant souvent une parole à contre courant des idées reçues. Il avait l'habitude de dire ce qu'il pensait. Ses quelques jugements à l'emporte pièce étaient peu faits pour plaire. Souvent d'un abord rude, voire agressif, souvent déconcertant, et d'un humour grinçant. Il lui arrivait de s'emballer même durant ses homélies aux bénédictines.

Cet aspect de sa personnalité était tempéré par des qualités peu communes savait ce que discrétion était, jusqu'à l'extrême, tout spécialement à l'endroit des religieuses de Saint Bernard du Touvet qu'il accompagna avec tant de dévouement. Jamais il n'aurait dit un mot de critique sur une sœur en dehors... Homme très cultivé, il aimait l'histoire, la photographie, la nature, les fleurs, les animaux. Grand marcheur, il connaissait tous les sentiers de montagne. Il aimait beaucoup la vie et les bonnes choses (ah ! les bonnes bouteilles de vin jaune, si soigneusement préparées à l'hôte de passage). Il fut collectionneur infatigable des étiquettes de vin qu'il rangea soigneusement dans douze gros classeurs aujourd'hui légués au Conseil Général de son Jura natal. Il avait à la fois quelque chose de l'ermite et du bon curé de campagne proche de ses paroissiens qui le lui rendaient bien. Malgré tout ce qui aurait pu l'en éloigner, il aimait profondément sa congrégation. Il participa activement et régulièrement à la réunion du groupe du Rhône. Enfin, homme de foi et de prière, il fut sujet d'édification pour celles dont il fut l'aumônier pendant trente ans. Sentant ses forces le trahir, il souhaitait n'avoir plus qu'un voyage à faire, le grand voyage. « Je n'étais pas prêt pour autre chose, écrira-t-il de l'infirmerie de Langonnet. Et voilà que je reste en vie, sans force et sans souplesse pour m'adapter, et isolé... je dois garder mon élan vers Dieu et le laisser faire. » Cet élan s'acheva un certain 25 décembre 2001. Il faisait Noël ce jour là : « Dieu avec nous » est maintenant avec lut pour toujours.
Gaby Myotte Duquet