Le Père Pierre COTEL,
décédé à Langonnet, le 16 mars 1914,
à l'âge de 43 ans.


Pierre Cotel, né le 4 décembre 1871, à Plounérin (Côtes-du-Nord), entre au noviciat de la congrégation du Saint-Esprit en 1896, est ordonné prêtre le 13 mars 1897 et fait profession le 15 août de la même année. Il s'embarque à Bordeaux, le 10 octobre suivant, avec les PP. Colombel et Le Gouguec, tous trois destinés au vicariat apostolique de l'Oubangui.

Mgr Augouard envoie le P. Cotel à la mission de la Sainte-Famille des Banziris, à Bessou, fondée deux ans plus tôt par le P. Moreau.

Dans un compte rendu écrit en France en 1906, le P. Cotel écrit : « Les principes de justice, de loyauté, de dévouement désintéressé de la station de la Sainte-Famille ont déjà pénétré dans les villages de l'intérieur et gagné des tribus qui naguère semblaient rebelles à la civilisation. D'autres tribus des rives de l'Oubangui et de l'intérieur nous demandent à grands cris depuis quelques années. Nous irons vers elles avec courage et confiance. […] Notre plus grand bonheur est de venir en aide à nos confrères, en leur cédant des bœufs et des moutons qui réussissent moins bien ailleurs qu'à la Sainte-Famille, où l'eau est excellente, les pâturages bons et le climat favorable. […] Notre mission n'étant qu'à quelques mètres de l'Oubangui, nous voyons monter et descendre pendant toute l'année de nombreux Européens, agents de commerce, fonctionnaires, officiers, qui trouvent toujours à la Sainte-Famille un accueil chaleureux. »

En 1906-1907, il prend un congé d'un an en France.

Le 21 mai 1909, il est nommé à la tête de la nouvelle préfecture apostolique de l'Oubangui-Chari. Il remonte l'Oubangui sur 800 km au-delà de Bessou. Il y constate la présence de populations denses, turbulentes peut-être, mais sympathiques. Il fonde la station de Saint-Joseph de Mosaba, qu'il faut bientôt transféré chez les Bourakas, mais qui, devra être abandonnée en 1913.

Le P. Cotel s'emploie alors à développer les deux stations de la préfecture : Bangui et Bessou. Il établit une école de catéchistes dans chacune d'elles et fonde des villages chrétiens. Bouroussé, l'annexe de Bangui, devient une station distincte sous le nom de Notre-Dame des Bouroussés. Il fait venir à la Sainte-Famille les Sœurs de Saint-Joseph de Cluny.

Mais les difficultés surviennent : sous l'influence de vieux polygames, quelques chrétiens jettent la discorde chez les néophytes. A Notre-Dame des Bouroussés, le nombre de catéchumènes descend de 800 à 150. A la Sainte-Famille, plusieurs villages récemment créés, deviennent tout à coup déserts. Le préfet apostolique écrit : « C'est une lourde croix que Dieu nous envoie. Nous porterons cette croix avec résignation, avec courage et avec un abandon complet entre les mains du Maître qui la permet. »

Le P. Cotel, dont la santé est gravement compromise, revient en France et débarque à Bordeaux le 10 septembre 1913. Il donne sa démission de préfet apostolique et se retire à Notre-Dame de Langonnet, où il fait la joie de ses confrères par sa bonne humeur et sa cordialité. A la fin de janvier 1914, la fièvre l'oblige à garder le lit, d'où il ne doit plus se relever, jusqu'à sa mort, le 10 mars 1914. -
B, t. 5, p. 292.

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