Le Père Bernard COURSOL,
1931-1983


Le Père Bernard COURSOL est né à Vichy, le 20 mai 1931. A 11 ans, il entre au collège de Courpière tenu par les prêtres du diocèse de Clermont. Trois ans plus tard, après une rencontre avec un prêtre des Missions Africaines de Lyon, il est admis dans leur petit séminaire de Pont Rousseau. Ayant échoué à son baccalauréat, on lui demande de redoubler sa classe, ce qu'il accepte, mais sans grand enthousiasme.

Sur ces entrefaites, il rencontre le Père Lavenue et décide alors d'entrer chez les Spiritains, attiré par l’Afrique, mais aussi par la vie religieuse de l'Institut. Il fait profession à Cellule le 8 septembre 1950 et rejoint ensuite Mortain pour la philosophie.

En 1953, au cours de son service militaire dans les parachutistes, il se porte volontaire pour l'Indochine. Affecté à la Compagnie de ravitaillement par air, il participe à plusieurs opérations de parachutage sur Dien-Bien-Phu, et prend part aux combats du Nord-Tonkin. Croix de guerre avec palmes et médaille des D.O.M.-T.O.M., il rentre d'Indochine en novembre 1954. En juillet 1956, il est rappelé pour l'Algérie ; il n'y restera que quelques mois. Ordonné prêtre à Chevilly, le 5 octobre 1958, il est affecté l'année suivante au Gabon où il passera 12 ans.

Son dévouement, auprès des plus petits et des plus pauvres, lui attirera bien des ennuis et lui vaudra d'être mis en prison et finalement d'être expulsé à son retour de congé. En 1972, il part pour la Guyane Il est nommé successivement à Maripasoula et à Kourou, où il est en même temps aumônier de la Légion Étrangère. De 1976 à 1979, il est en Amazonie, à Carauari ; il s'occupe tout particulièrement des Indiens le long du fleuve Jurua.

En 1980 il arrive à Fortaleza, sur la côte du Brésil. Le Cardinal Archevêque lui confie la paroisse d'Itabebuçu. C'est au retour d'une des nombreuses dessertes dont il a la charge que la mort vient le surprendre au volant de sa jeep, le 17 décembre 1983.

D'après le récit qu'en a fait dans une lettre Dom Edmilson, évêque auxiliaire de Fortaleza, l'accident s'est produit sur une route en terre à un tournant particulièrement dangereux à cause du manque de visibilité. Une Chevrolet qui arrivait à vive allure en sens inverse est venue s'écraser contre la jeep, et le Père Bernard a été tué sur le coup.

La nouvelle de sa mort plongea la paroisse dans une profonde consternation. Selon les témoignages recueillis auprès des paroissiens, lors des obsèques, ce qui les avait le plus frappé chez lui depuis qu'il était au milieu d'eux, c'était encore son infatigable dévouement pour les pauvres. Beernard était très discret sur lui-même. Ses parents avaient pris l'habitude de reproduire ses lettres et de les envoyer aux amis. Il y parle de la famille, mais aussi de son ministère dans ses 18 dessertes, des fêtes patronales pour lesquelles il faut assurer de solennelles cérémonies, des longues heures passées à confesser, de ses travaux, de l'inflation galopante, de la sécheresse, de la misère des gens...

La conclusion de la lettre de Dom Edmilson dépeint fidèlement la vraie personnalité du Père Coursol : " Sous son apparente rudesse, dont s'étaient étonnés ses paroissiens au début, Bernard cachait un désir ardent de travailler pour le bien de tous. Ils garderont de leur pasteur un souvenir durable, parce qu'il les a toujours édifiés par son dévouement, sa générosité et par son esprit évangélique. Que Dieu l'accueille dans sa gloire ! "

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