Le Père Jean COURTADE, décédé à Langonnet, le 22 février 1914, à l'âge de 30 ans.

À Bayonne, en septembre 1906, un jeune sous-officier d'infanterie, ancien élève du petit séminaire de Saint-Pé, s’adressait à l’abbé Laplace, ancien supérieur de cet établissement, le priant de lui indiquer une congrégation de missionnaires dans laquelle il put entrer.

Mgr de Courmont prêchait alors à Saint-Pé la retraite des professeurs. « La lettre de ce jeune homme, lui dit M. Laplace, m'arrive pendant que vous êtes ici ; je trouve dans cette coïncidence une indication de la Providence touchant la société des missionnaires à désigner. Je vais lui répondre de faire sa demande d'admission, en sollicitant de Mgr Le Roy la faveur d'être reçu dans votre congrégation et d'aller dans vos missions, si Dieu daigne exaucer ses désirs. »

Admis au noviciat, Jean Courtade fit profession le 25 février 1908. et fut ordonné prêtre le 28 octobre 1911. À la consécration à l'apostolat du 14 juillet 1912, il reçut pour destination le Congo français.

Embarqué le 25 août à Bordeaux, il voyagea avec son vicaire apostolique, Mgr Augouard, et le P. Ferdinand Pédux, qui rentraient dans leur mission.

Comme il était bon musicien, il fut retenu par Mgr Augouard à Brazzaville pour favoriser le chant religieux dans sa cathédrale ; assurer en même temps l'intérêt des fêtes où la musique avait à prêter son concours. Chants, accompagnements d'harmonium, préparations, répétitions, exécutions finales : comment tout cela pouvait-il être supporté par quelqu’un dont la poitrine était, depuis longtemps, fortement endommagée.

Mais ce n'était pas tout. A ces soins du dedans s'ajoutaient les occupations du dehors. Brazzaville était un poste de mission comptant 3 000 catholiques et 2 000 catéchumènes. De là, un ministère religieux à fournir assidûment, et des catéchismes en permanence. Le P. Courtade en avait sa part. Souvent il était 9 ou 10 heures du soir quand il rentrait à la communauté.

Une année de séjour au Congo se terminait à peine que le P. Courtade fut pris de crachements de sang. Stupéfaction du médecin qui le savait tout appliqué à la besogne quotidienne, de constater un état très avancé de phtisie. Il n'y avait qu'une mesure à prendre : le renvoyer en Europe. De Paris où il arriva et resta quelque temps, il fut dirigé sur Langonnet. mais, hélas ! c'était pour terminer dans une consomption rapide une vie courte.

Le 22 février 1914, le P. Hassler écrivait à Mgr Le Roy : « La mort est venue frapper le P. Courtade au moment où une certaine amélioration semblait lui donner quelque espoir. Mais la maladie qui le minait, eut un réveil effrayant. Une forte hémorragie, qui s'était déclarée dans la matinée du jeudi 19 février, hâta le dénouement. Le père lui-même sentit que c'était la fin. Le dimanche 22 février, ayant communié, il s'éteignit doucement, à la suite d'une pénible agonie, à 4 heures du matin. » -
BG t. 5, p. 257.

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