Père Jean CRIAUD
Décédé à Chevilly le 15 avril 2002, à l'âge de 80 ans
Né : 09/02/22, Magny (14). Profès : 30/11/44, Piré. Prêtre : 06/07/47, Chevilly.

AFFECTATIONS :
CAMEROUN : Akonolinga (48-49) ; Yaoundé (49-56) ; Ombessa (56-59) ; Nkôl-Vé (59-66) ; Akono (66-68) ; Mbandjock (68-75).
FRANCE : Maison Mère (75-80).
CAMEROUN : Akono (80-85) ; Nkomotou (85-87) ; Nkolmeyang (87-94) ; Yaoundé (94-96).
FRANCE : Chevilly (96-2002)


En arrivant au Cameroun en 1961, j'entendais parler du Père Criaud de façon fort élogieuse : son dynamisme à la mission de Nkol-Vé était réputé. Une passion surtout occupait son cœur : les écoles et la formation des jeunes. Il arrive au Cameroun en 1948 et est envoyé à la mission d'Akonolinga où, auprès du Père Grimaux, il s'initie à la langue et à la gestion d'une mission.

Dès 1949, il est appelé à la cathédrale de Yaoundé où il est plus particulièrement chargé du monde scolaire. Il lance les groupes scolaires de Nkôl Ewé et Mvog Ada. De 1956 à 1959, il est directeur des écoles pour tout le diocèse de Yaoundé. Passionné par le Cameroun, il compose des livres d'histoire et de géographie du pays : ces ouvrages, sans cesse réactualisés, font encore autorité. Après un cours passage à Ombessa et 7 années passées à Nkôl-Vé, il aide les Frères Maristes à lancer un collège dans l'ancien petit séminaire d'Akono. En 1968, il fonde la paroisse Mbandjock, où vient de démarrer un complexe agro-industriel de canne à sucre et de fabrication de sucre. Homme d'écoute et de dialogue, il se donne totalement à ces populations venues de partout. Ecoles (naturellement), liturgie, catéchèse et constructions aussi, mobilisent son énergie. Le fils de la campagne normande - il est né le 9 février 1922 à Magny, dans le Calvados - fait sienne cette terre de la haute Sanaga. En 1975, il accepte un service en province de France comme supérieur de la maison provinciale de la rue Lhomond : il vivra cette situation nouvelle avec le courage que nous lui connaissons.

En 1980, retour au Cameroun : il accepte de reprendre la mission d'Akono, dont le curé, le Père Gross, a été tué dans un accident routier criminel. Accueillant, il invite ses confrères à venir se reposer chez lui où sa bonne humeur et sa vaste culture aident à refaire les forces.

En 1985, pour préparer le centenaire de l'Eglise au Cameroun, il se met, en historien, à faire revivre les débuts de l'Eglise dans le Sud-Cameroun et la part prise par les Spiritains dans l'évangélisation. Trois ouvrages vont couronner ce travail : Ils ont planté l'Eglise : les Pallotins - Les premiers pas de l'Eglise au Cameroun, Mgr Vieter - La geste des Spiritains. Tout en faisant ce travail, le P. Criaud prend part au ministère de la paroisse de Nkôl Meyang. Pendant quelques mois, il assurera la direction de la maison spiritaine à Yaoundé, mais trop fatigué, il lui faut revenir en France en 1996. C'est à Chevilly qu'il vit cette dernière étape de sa vie, d'abord pleine de projets pour ce temps de retraite, puis peu à peu vaincu par la maladie. Aujourd'hui, nous disons merci au Seigneur pour tout ce qu'il a fait pour notre frère Jean Criaud et, par lui, pour tant de personnes qui lui sont restées proches.
Daniel HENRY.