René est né en 32 à Corossol, sur l’île Saint-Barthélémy, aux Antilles, dans une famille de neuf enfants, vivant de la pêche et dont le quotidien est la navigation. Il fait ses études secondaires à Fort-de-France en Martinique puis à Allex et suit le cursus de formation spiritaine loin de cette île à laquelle il est attaché.
En 61, commence sa première étape de vie missionnaire au Sénégal à Palmarin. Voici ce qu’il en dit: « Palmarin est un village de pêcheurs sur la côte ouest; j’y ai retrouvé un peu du Corossol avec la mer, les sorties en barque et parfois aux rares heures de loisirs, la pêche… comment ne pas penser aux parties de pêches avec mes frères? Mais l’essentiel de ma présence était avant tout d’être « pêcheur d’hommes » selon l’Évangile ! Il fallait toucher à tous les métiers, pour construire, réparer et entretenir… Les compétences venaient avec l’urgence des nécessités du moment !!! À cette période de ma vie, j’ai vraiment compris comment, à travers tous les évènements de mon enfance à Corossol, mon environnement familial et le milieu si caractéristique de notre village, le Seigneur m’avait préparé à ma future mission… ». Après 16 ans de présence à Palmarin, René exprime sa joie de voir poindre les vocations, comme fruit de l'évangélisation.
En 77, il rejoint Diohine. C’est > Là, il vit une « expérience missionnaire heureuse, complémentaire de celle de Palmarin ». Lucien Heitz, qui a partagé avec lui ce ministère à Diohine, disait combien René tenait à structurer ces communautés, à former les animateurs des célébrations sans prêtres, de la catéchèse, de la Caritas, de la promotion féminine et des 1ers soins. Il est aussi disponible pour aider et soutenir les religieuses sénégalaises.
Octobre 88, il est nommé à Thiadiaye. Peu après son arrivée, il est victime d’un sérieux accident de la route. Rapatrié à Paris, il est opéré puis après sa rééducation d’un an, revient à Thiadiaye où « la mission évolue au rythme des changements du monde et de l’Église ». La mission est confiée aux prêtres diocésains.
En 95, il «atterrit» à Yoff, où j’ai la grande joie de l’accueillir. Homme de relation, il gagne l’estime, la sympathie d’une communauté très diversifiée. Il s’y adapte très facilement, soucieux de la qualité des célébrations et des catéchèses. Et puis il écrit très lucidement: « Les mutations s’accélèrent et, avec le poids des ans, mes forces s’usent; il faut prévoir de laisser la place aux jeunes. D’entente avec mes supérieurs, je décide de rentrer en France pour continuer la mission sous une forme nouvelle »…
Ce sera à Apprentis d’Auteuil. Il y exerce un ministère qui lui convient: accueil, écoute et réconciliation des personnes qui fréquentent la chapelle de Ste Thérèse et du Bx Père Brottier, un ancien du Sénégal!
La dernière étape, il la vivra à Chevilly, usé, épuisé, mais toujours persévérant dans la prière. MERCI, Jeredief, Yokondial, René, pour ton beau et simple témoignage de religieux, de prêtre, de missionnaire, de confrère spiritain. Tu as écrit : « Ce dont je puis témoigner, après plus de 42 ans de vie missionnaire, c’est que je n’ai jamais regretté d’avoir répondu à l’appel du Christ et de m’être mis au service de l’Évangile… L’Amour et la Fidélité de Dieu me m’ont jamais manqué »… Avec toi, René, nous rendons grâce à Dieu!

P. Francis KIHM