Le Père Othon DECKER
décédé à WoLxheim, le 30 juin 1991, à 71 ans


Né : 25.05.20 (Mittlach). Profès : 29.09.40 (Piré). Prêtre 08.07.45 (Chevilly). Ministère : Maurice (46-76) : Mahébourg, Rodrigues, Rivière-Seche, Port-Louis, Pamplemousses, CurepipeRoad, Chemin-Grenier. Réunion (76-77): St-Benoit. France (77-88): Vx-Thann, Osthoffen. Retraite : Wolxheim (88-91).

Othon Decker a été marqué dans son adolescence par les décès successifs de sa mère (1933) et de son père (1937). Mais s'il a hérité de sa mère une santé fragile, il a évité les complexes de l'orphelin, élevé dans une famille nombreuse où ses aînés et ses tantes s'occupaient bien de lui. Ses études ne furent jamais brillantes, mais d'une constante application.

Il a passé 30 ans à Maurice. Aimable et complaisant, il s'est d'abord laissé placer où le besoin se faisait sentir : de Mahébourg à Rodrigues et retour dans la même année, etc. Ce n'est qu'en 54 qu'il a pu se fixer, à CheminGrenier, paroisse pauvre du sud, où il est resté 18 ans. Là, il s'est dépensé pour de bonnes gens qui l'aimaient bien. Au moment de l'indépendance, des bagarres raciales se produisaient : à Chemin-Grenier le P. Decker tint au presbytère une réunion où par ses manières agréables et son zèle cet homme, apparemment timide et facilement débordé, préserva la paix et l'harmonie entre les différentes communautés ethniques et relig ieuses. Cette popularité lui valut plus tard d'être mis à la tête d'un Centre de Bien-Etre Social à la charte ambitieuse.

A partir de 72, la santé du Père flancha. On lui confia d'abord un ministère dans les hauteurs, puis il revint en France, après avoir (c'était lui ... ) assuré un dépannage à La Réunion. En Alsace il prit du service paroissial. En 88, deux hospitalisations successives le laissèrent affaibli et surtout sourd sans remède. Il vint à Wolxheim, où il a duré trois ans, dans le silence et la prière.

Il laisse le souvenir d'un prêtre consciencieux, serviable, d'une application exacte et d'un dévouement total. On a retrouvé, de sa main, peut-être recopiée ailleurs, mais tellement reflet de son âme, cette pensée: "Il faut que la vie soit un OUI perpétuel à Dieu. Le vrai héroïsme est dans le courage d'un effort quotidien".
Ch. DITNER

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