Le Père René DEFONTAINE
Décédé à Nantes le 18 novembre 1993, âgé de 64 ans


IVE : 10.11.29, Nantes. PROFES : 27.11.50, Cellule. PRETRE : 07.10.56, Chevilly.
AFFECTATIONS. Congo (Pointe-Noire) : Sibiti (57-61); Jacob (61-63); Loango (63-65); Jacob (65-73). Fraîtec : Procure, Paris (73-84); ministère, diocèse de Chartres (84-93).

Rend a travaillé quinze ans de sa vie au Congo, dans le diocèse de Pointe-Noire; période oÙ le pays est passé de l'état de colonie à celui de nation indépendante, avec les bouleverse ni en ts politiques que l'on sait; mais aussi période intense d'activité apostolique.

René a vécu tout cela avec ardeur, proche des gens et zélé pour le ministère, parfois cependant en conflit avec l'un ou l'autre en raison,d1un certain anti-conformisme.

Après son initiation à l'apostolat à Sibiti, il a sans doute donné le meilleur de lui-même à la paroisse de Jacob, aujourd'hui Nkayi. Il y fut affecté à deux reprises. La seconde fois, il en eut la respon­sabilité totale. Avec ses confrères et la communauté des soeurs spiritaines, il structura cette grande paroisse, de population jeune, liée à des plantations de canne et aux usines sucrières. Il organisa les catéchismes, les communautés de quartier; il rassembla des groupes de jeunes gens et forma des responsables, malgré les tracasseries du régime politique de l'époque.

Les exigences astreignantes de cette vaste paroisse ont eu raison de sa santé. Sa résistance physique ne fut jamais grande. Son estomac le faisait souffrir, sans qu'il le dÎt. Un jour, il a jugé urgent d'arrêter: il a demandé à rester en France. L'a-t-il regretté depuis ? Il est difficile dé le savoir : René était très discret, prenant sur lui-même avec énergie, ce qui lui donnait facilement un aspect raide. Mais, homme de relation, il savait accueillir avec chaleur.

De 1973 à 1984, il se donna au service complexe de la librairie et des voyages, à la Procure de la Rue Lhomond, tout en poursuivant une action sacerdotale auprès des soeurs de Cluny.

En 1984, la pastorale le reprit, au diocèse de Chartres. Il a aimé ses paroisses successives et ses paroissiens. Ceux-ci ont gardé l'impression d'une force tranquille, d'un regard scrutateur, qui interrogeait sur la conformité de la vie avec les engagements, d'une parole qui rappelait inlassablement la place et l'efficacité de la prière. Il faisait grande confiance aux laïcs de son secteur.

Dans les derniers temps, il ne pouvait plus faire son travail comme il l'eût voulu, mais il n'en parlait point. Sa maladie l'avait profondément marqué.
Albert LE FLOCH

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