Le Frère Rodolphe DEMANCHE,
1883-1935


Émile Demanche naquit le 4 mars 1883 à Nohant (où George Sand mourut en 1876), commune de Bruère-Allichamps, dans le Cher, diocèse de Bourges. Il appartenait à une bonne et chrétienne famille de cultivateurs. Engagé spécial pour la durée de la guerre, car il avait été réformé, il en sortit, en 1919, sergent infirmier et vaguemestre, avec les appréciations suivantes : celle du Gestionnaire de l'Hôpital "Le Sergent Demanche a toujours fait son service avec beaucoup d'exactitude, très bon infirmier et très bon surveillant général" et celle du

Docteur chirurgien : "A rempli dans mon service chirurgical pendant près de deux années, les fonctions d'infirmier de salle d'opération et s'est acquitté de ses fonctions difficiles et souvent très pénibles avec un dévouement sans borne et une compétence parfaite."

Après la guerre, il demanda et obtint une place de surveillant à Saint-Michel en Priziac (Morbihan). En contact avec les Pères et Frères du Saint-Michel et de l'Abbaye de Langonnet, il prit le P. Valy comme directeur de conscience et se décida à entrer dans la vie reli gieuse. En le présentant au P. Boétard, alors maître des novices-frères a Chevilly, le P. Monnier écrivait : "Depuis quatre ans qu'Émile Demanche est à Saint-Michel nous n'avons eu qu'à nous louer de ses services. Il est consciencieux, soigneux, s'occupant fidèlement de ses fonctions, réussissant fort bien à maintenir la discipline dans sa section avec fermeté et bonté, en un mot incontestablement l'un des meilleurs de tous les surveillants que j'ai connus. Depuis un an, il communie deux ou trois fois la semaine. Je ne le laisserais pas partir de Saint-Michel si ce n'était pour la congrégation, et j'espère bien qu'il nous sera rendu après la profession. C'est vous dire que j'apprécie résolument sa demande."

Profès le 9 septembre 1926, à 43 ans, il prit le nom de Frère Rodolphe. Il fut admis aux vœux perpétuels le 9 septembre 1929.

Mais bientôt sa santé commença à décliner. Le docteur Lohéac, de Gourin, diagnostica la maladie d'Addison, maladie très grave des glandes surrénales, qui rend toute activité difficile, et qui n'a guère de tendance à l'amélioration. En effet le F. Rodolphe mourut pieusement le 4 février 1935. Il n'avait que 52 ans. Mgr Le Roy note que le Frère Rodolphe offre l'exemple, rare chez nous, d'un membre de la congrégation qui n'a connu qu'une œuvre, dans une même maison. C'est un fait, ce fut aussi le désir toujours exprimé du F. Rodolphe.

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