Le Père Jean DERAINNE
décédé à Paris, le 20 août 1999,
à l’âge de 72 ans


Né à Aubry-le-Panthou (Orne), le 18 mars 1927. Profession : 8 septembre 1947. Prêtrise : 4 octobre 1953. De 1954 à 1968, il est aumônier dans les œuvres d’Auteuil : Meudon, Sannois, Auteuil (sauf un séjour à Piré en 1964-1965). Au Congo, de 1968 à 1974 : petit séminaire de Makoua et mission d’Impfondo. Recyclage en France en 1974-1975. Au Cameroun de 1975 à 1984. En France de 1984 à 1990. A la Martinique de 1990 à 1999.

À la fin de sa formation, Auteuil sera le premier champ d’apostolat du P. Derainne. Ce n’est que douze ans plus tard que son vieux rêve va enfin se réaliser : ils est envoyé au Congo, au petit séminaire de Makoua, où il sait se faire aimer des élèves et de la direction. Cependant, une certaine intransigeance va le desservir en l’opposant à son entourage. En 1974,, durant son année de recyclage, on lui signifie qu’il ne pourra plus retourner au Congo.

Le Cameroun l’accueille alors. Après un court séjour à l’animation vocationnelle à Yaoundé, il rejoint le P. Jean Turpaud à Bibey. Dès le début se son nouveau service, le P. Derainne a opté pour un style de vie très dépouillé tant sur le plan matériel que dans le choix des moyens d’apostolat. Il se voulait proche des gens et en même temps se sentait débordé par les initiatives de cette population active et habituée par ses prédécesseurs à aller de l’avant. Même les religieuses qui connaissaient son amour pour tous, devaient freiner leur ardeur apostolique et marcher à son pas.

Le P. Derainne quitte le Cameroun en 1984 pour un recyclage en France, puis un service auprès des Orphelins Apprentis d’Auteuil. En octobre 1990, il est affecté au district de la Martinique comme aumônier de l’orphelinat de l’Espérance. Ces dernières années, il avait un peu de mal à comprendre les réactions des jeunes plus préoccupés par la musique reggae de Bob Marley et de Zouk Machine que celle des cantiques religieux.

Il ne se contentait pas de son ministère d’aumônier : il était autant dévoué auprès de ses confrères spiritains que des prêtres du diocèse. Il ne refusait jamais de rendre service en paroisse. Régulièrement, il visitait les malades de l’hôpital de Fort-de-france, attentif aux personnes âgées et à ceux que la vie a blessé.

Un jour, celui qui s’était penché sur tant de maladies et de détresse fut rattrapé lui-même par la maladie de Parkinson. Celle-ci prit implacablement le dessus et il dut quitter avec regret l’île aux fleurs pour rejoindre l’infirmerie de Chevilly. Il décéda le 20 août au matin, à l’hôpital de la Pitié, à Paris. -
Daniel Henry et Jean-Pierre Delsarte - PM, n° 258

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