Le Père Gaston DEVILLE
décédé à Chevilly le 22 août 1998, âgé de 85 ans
inhumé à Chevilly, le 25 août


Né : 20.05.13, Curepipe (Ile Maurice). Profès : 22.09.33, Orly. Prêtre : 29.09.38, Chevilly
AFFECTATIONS:
La Réunion - Saint Denis, cathédrale, vicaire (39-47) ; La Délivrance, curé par intérim, puis Salazie, curé (47-61) ; Champ-Borne, curé (61-63) ; Saint-Benoît, curé (63-67) France - Chevilly, retraite (68-98)

Le Pere Gaston Deville est né dans l'île Maurice à Curepipe, petite ville située à quelque altitude, sur le plateau central que dominent deux ou trois modestes pitons volcaniques et qui descend avec douceur jusque sur la plaine côtière.

Il fit ses études au Collège Royal de Curepipe. A dix-neuf ans il quitte l'Océan Indien pour faire son noviciat à Orly. Au terme de sa formation à Chevilly, il est affecté à la Réunion. Toujours séparé de sa famille, il retrouvait néanmoins, dans des lieux plus agrestes, le climat de sa jeunesse.

Pendant vingt-huit ans, il exercera son ministère dans différents localités de l'île sans que rien de marquant ne nous reste d'une carrière privée d'incidents.

Il a fallu le drame de 1967 où, sous la pression d'un cyclone, il a vu sa paroisse s'écrouler. Fortement traumatisé, il ne s'en est jamais relevé.

Il est accueilli à Chevilly : on le soigne. Cependant, malgré le repos et l'éloignement, il reste dans un abattement insurmontable, où il s'isole presque farouchement. Peu causant, bien sûr, cependant aimable quand on parvenait à le saisir, il paraissait peu curieux des événements, non dépourvu au demeurant d'application intellectuelle : sa bible, « The Holy Bible », était sa méditation quotidienne et il affirmait la relire tout entière chaque année, dans la traduction anglaise dont sa formation bilingue à Curepipe lui ouvrait l'accès.

Peu à peu, cependant, au cours des derniers mois de sa vie - j'en suis témoin - une évolution, se produit. Son esprit tourmenté se rassérène. Ceux qui lui font visite dans sa chambre, tout particulièrement bien sûr les sœurs par leurs attentions délicates, suscitent en lui paix et détente. Sa grande dévotion à la Vierge Marie (il avait toujours son chapelet à la main) et à saint Joseph n'y a pas peu contribué.

Ses souffrances, puis une interminable agonie l'ont accablé longtemps. Le 22 août, qui était toujours pour lui la fête du Saint Cœur de Marie, les portes de l'espérance se sont enfin ouvertes devant lui.
JACQUES BLIER

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