Le Père Louis DIDAILLER,
1905-1990


Jusqu'à la fin de ses jours, il était resté très attaché à sa terre natale, au breton du pays glazick qu'il parlait avec aisance. Il aimait revoir les horizons familiers de sa jeunesse, le Ménez-Hom, la Baie de Douarnenez, retrouver sa famille, ses neveux, ses nièces, sa paroisse, son recteur.

Louis Didailler était né le 14 juin -1905 à Brégalor en Saint Nic, dans une famille qui comptera six enfants. Il en parlait souvent et toujours avec émotion.

Après ses études secondaires au collège Saint-Vincent de Pont-Croix qui vit naître tant de vocations sacerdotales, religieuses, missionnaires, le jeune Louis Didailler entre au grand séminaire de Quimper. Il y reste peu de temps, il a déjà décidé de consacrer sa vie à la Mission de l'Eglise au-delà des frontières. En 1926, il a 21 ans, nous le trouvons au noviciat spiritain d'Orly où il fait sa première profession religieuse le 19 novembre 1927. Suivent les années de philosophie et de théologie, Louis Didailler est ordonné prêtre le 12 octobre 1930, au Séminaire des Missions de Chevilly-Larue.

L'année suivante, il reçoit sa première obédience et c'est le départ pour le Sénégal. Ce séjour africain sera de courte durée, seulement trois ans, juste le temps pour lui de s'initier à la mission, de connaître les réalités africaines et de pouvoir ensuite en témoigner. Ses supérieurs, semble-t-il, l'avaient déjà distingué, retenu pour d'autres tâches en France. Au Sénégal, le Père est successivement vicaire à la mission de Diohine, de Kaollazk, puis curé de Poponguine, sur ce qu'on appelle là-bas la petite côte, au Sud de Dakar. Il assure également la direction du Séminaire de l'époque : il pourra s'honorer d'avoir eu parmi ses élèves le jeune Hyacinthe Thiandoum, aujourd'hui archevêque de Dakar et cardinal.

En 1934, après son stage africain, le Père Didailler est rappelé en France et nommé à Langonnet, où il restera treize ans d'affilée. Sa première tâche sera de parcourir la région, de reconnaître, d'éveiller de nouvelles vocations missionnaires parmi les jeunes. A ce poste, il sera souvent sur les routes pour visiter les paroisses, les collèges, les familles. C'était un homme de contact. Il savait mettre en confiance. Il attirait par sa bonté, sa disponibilité patiente, son éternel sourire. De 1935 à 1944, il est aussi directeur des jeunes en formation à l'Abbaye de Langonnet, puis Supérieur de la maison.

En 1947, il est nommé à la maison Provinciale des spiritains à Paris, sise à l'époque rue des Pyrénées. Il en est le Supérieur pendant six ans. Au terme de ce séjour parisien, il revient à Langonnet pour y exercer, une nouvelle fois, et pour 7 ans, les fonctions de supérieur. - En 1959, sa vie connaît une orientation inattendue. Il doit partir pour l'Algérie à un moment où le pays était plongé dans la guerre. Nous avions à Misserghin au Sud d'Oran, une maison de formation mi-agricole, mi-professionnelle, qui accueillait principalement les orphelins de la région.

Le Père en assumera la direction jusqu'en 1966. Les nombreuses notes en écriture arabe qu'il nous a laissées, témoignent de ses efforts pour s'initier à la langue du pays d'accueil. Notre confrère a 61 ans au moment de son retour en France. Il est affecté à la maison spiritaine de la Croix Valmer dans le Var. Pendant vingt ans il consacrera le meilleur de son temps au service des paroisses, des prêtres, des communautés religieuses du Secteur. Là comme ailleurs, il fera naître autour de lui de nombreuses et solides amitiés.

Au mois d'août 1986, la communauté de Langonnet accueille, une nouvelle fois, le Père Didailler. Pour lui, c'est l'heure de la retraite. Nous garderons le souvenir d'un homme chaleureux, d'un prêtre fraternel, heureux et recevant chaque jour, comme un don de Dieu... avec le sourire. Le P. Louis Didailler nous a quittés, à 84 ans, pour la maison du Père en la fête de la Présentation du Seigneur, le 2 février, alors que la famille spiritaine faisait mémoire du P. Libermann décédé le 2 février 1852, et qui fut, après un prêtre de Rennes, Poullart des Places, à la restauration de la Congrégation du Saint-Esprit

Notre communauté est dans la peine, unie à la famille de Louis Didailler ainsi qu'à ses très nombreux amis ; elle est aussi, en même temps, dans l'action de grâces pour le témoignage de vie que nous a donné l'un des nôtres. Ensemble dans la foi et dans l'espérance, avec lui, confions-nous à la rmiséricorde de Dieu.

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