Le Père Franck Dijoux,
1914-1988.


Le Père Dijoux naquit le 21 juin 1914, à Cilaos. Aîné de cinq enfants, et très vite orphelin de père, il devint rapidement le soutien de sa famille. Après des études professionnelles à Saint-Denis, il s'engagea comme ajusteur-toumeur dans les chantiers du chemin de fer réunionais. C'est dans son travail que Franck découvrit l'embauche que le Seigneur lui proposait... Mais d'une façon combien originale ! Il le raconta lui-même : " Étant sur le point de filer du mauvais coton, je-ne savais trop quelle voie choisir, de quel côté m'orienter. Dans cette incertitude, un soir, je me suis mis à prier. J'ai demandé à Dieu de me donner quelque lumière. J'ai ouvert l'évangile. A la page ouverte, se trouvait une image de la Sainte Face de Jésus au moment de sa Passion. La vue de cette image m'a impressionné. J'ai compris : je serai prêtre."

Âgé de 22 ans, Franck partit pour Saint-Ilan, en Bretagne, où il dut faire connaissance avec le latin et les autres disciplines des études secondaires. Il poursuivit sa formation tour à tour à Langonnet, à Cambo-les-Bains dans les Pyrénées, à Montana en Suisse et à Chevilly.

Ordonné prêtre le 2 juillet 1950, il partit l'année suivante à la Réunion, successivement vicaire à Saint-Jacques, remplaçant du curé à Bras-Panon, puis aumônier du couvent des Filles de Marie à la Providence, Il dut alors interrompre son ministère pour un séjour au sanatorium de Montana.

De retour en 1955, il exerce son ministère dans la paroisse de l'Entre-Deux, où il procède à l'inauguration d'un cinéma paroissial. La dernière étape de sa vie le conduit à la Plaine-des-Cafres, pour l'aumônerie d'une maison dirigée par les frères des Écoles Chrétiennes pour des jeunes relevant de cas sociaux ou de délinquance. En même temps, il s'insère peu à peu dans le service paroissial. Il voyait venir à lui beaucoup de personnes souffrant physiquement et moralement. Il accueillait, conseillait, imposait les mains et exorcisait. Il avait une sorte de passion pour lutter contre tout ce qui paraissait emprisonner l'homme.

La foule venue accompagner le Père Dijoux à sa dernière demeure ici-bas montre que notre confrère Franck a été une de ces figures que l'Église de la Réunion n'oubliera pas de si tôt.
Marius Philipona.

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