Le Père Josaphat Dijoux,
1899-1984.


Josaphat Dijoux naquit le 9 janvier 1899 à Cilaos, où fut, de 1913 à 1972, le petit séminaire du diocèse. A 14 ans, il rejoignit les petits clercs de Saint-Joseph réfugiés à Suse (Italie). Il fit ses premiers vœux à Orly en 1922. Prêtre en 1926, il partit pour Madagascar, où il prononça ses vœux perpétuels.

La deuxième étape de sa vie se déroula à Madagascar: dix-neuf ans de présence dans le diocèse de Majunga, en particulier à Maevatanana et à Andriamena. Pendant la guerre de 1939-1945, les conditions de vie et de ministère ne furent pas très faciles. Josaphat fut atteint par la maladie du béribéri ; il lui faudra plusieurs années pour s'en débarrasser. D'autres difficultés vinrent s'ajouter à cette épreuve, au point que notre confrère en vint à quitter Madagascar en 1947.

Troisième étape : l'Algérie. De 1947 à 1963, Josaphat est au service du diocèse d'Oran. Il travaille quelque temps à Misserghin et reçoit la charge de la paroisse de Saint-Lou. " J'ai passé là, écrit-il, les plus belles années de ma vie." Les amis qu'il a rencontrés lui seront fidèles jusqu'au bout. Les événements qui ont conduit l'Algérie à l'indépendance, vont être pour Josaphat un nouveau temps d'épreuve. La plupart des chrétiens ayant gagné la France, Josaphat à son tour quitte l'Algérie et se retrouve en France, plutôt désemparé.

A partir de 1962, commence pour lui l'étape la plus péniblement vécue : une période d'instabilité, il ne se trouve plus bien à sa place, et, avec l'âge et la maladie; il a tendance à voir les choses en noir et à s'en plaindre. De 1964 à 1966, on le trouve comme prêtre auxiliaire dans la paroisse de Saint-Benoît à la Réunion. Sa préférence va aux malades et aux rencontres personnelles des gens par le ministère de la confession.

Au bout de deux ans, il repart en France, dans l'espoir de trouver dans le sud de la France un ministère semblable à celui qu'il avait en Algérie. Il est quelque temps vicaire à Martigues (Bouches-du-Rhône), puis aumônier de religieuses à Grasse.

De 1973 à 1979, ce sont des allées et venues entre la France et la Réunion, en passant par Langonnet (Morbihan). La situation se stabilise en 1980 par son entrée au foyer de Bois-d'Olives à la Réunion, où il retrouve ses deux cousins, les pères Francis et Raoul Hoarau. Il y a passé les quatre dernières années de sa vie, entouré d'un personnel laïque et religieux admirable de dévouement et de patience. Il a ainsi terminé paisiblement son parcours terrestre le 13 mars 1984. Ayant déjà passé le cap des 85 ans, il était l'aîné de tous les prêtres vivant à la Réunion. A la demande de sa famille, il repose au cimetière de Saint-Gilles les-Hauts, auprès des siens.
Marius Philipona.

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