Le Frère Henri (Clodulphe) DILLENSEGER
décédé le 4 juillet 2001 à Langonnet, âgé de 96 ans
Né: 29/10/05 Goetzenbrück. Profès : 03/02/32 Neufgrange

AFFECTATIONS:
FRANCE - Neufgrange (32-39), Chevilly (40-45), Neufgrange (45­-79), Langonnet (2000-2001)


Le Frère Henri DILLENSEGER vient de la partie orientale de la Moselle, près du Palatinat et où l'on ne badine pas avec la religion : le Bitcherland. Il est né à Goetzenbrück, où la verrerie est spécialisée dans la fabrication des verres de lunette. Son père, Louis, verrier, et sa mère, Marie, auront 12 enfants. La famille est aisée. Une des filles épouse un artiste peintre, Joseph Petry, dont un fils sera organiste célèbre à la Cathédrale de Metz.

Très jeune, Henri manifeste une mémoire prodigieuse et une piété sincère qui éveille sa curiosité pour les mystiques dont on parle beaucoup alors : Thérèse de Konersreuth et Padre Pio (béatifiés par Jean Paul 11). Il entre au postulat puis au noviciat des Frères àNeufgrange et fait profession le 3 février 1932 sous le nom de Frère Clodulphe. Jusqu'à la guerre, il exerce son métier de tailleur ; sa régularité et son sérieux font de lui un religieux exemplaire. Il émet ses voeux perpétuels le 8 décembre 1937. En 1939, il est mobilisé et l'armistice de 1940 l'amène à Chevilly, où il est tailleur jusqu'en 1945. Quand la maison de Neufgrange reprend vie, il y retourne et s'y trouve à l'aise "chez lui". Il est plein de dynamisme sous des apparences de timidité.

Il est chargé de la propagande pour "l'Écho des Missions", imprimé à plus de 50 000 exemplaires. Son calendrier mural est tiré à 80 000 exemplaires, la moitié est diffusée par le frère Clodulphe, surtout en Moselle et les régions voisines. Il circule par tous les temps sur sa moto, puis dans sa 4L fourgonnette, parle des stigmatisés et de ses dévotions qu'il recommande avec insistance : Thérèse de Konersreuth, Padre Pio et Mama Rosa.

Peu à peu, on pense qu’il exagère avec ses "messages" et ses critiques de l'autorité diocésaine trop lente à répondre aux désirs des voyants et voyantes. L'Évêché demande en 1979 qu'on mette fin à sa propagande. Le Supérieur lui propose un peu de repos, il n'en avait jamais pris ! Le Frère prétend, à tort, qu'on ne veut plus de lui à Neufgrange, et part avec sa fourgonnette à Derval en Loire Atlantique, rejoindre la Fraternité qu'il fréquente depuis longtemps et qui l'accueille pour de bon. Il y restera plus de 20 ans.

Langonnet l'accueille le 20 décembre 2000 ; il y vit 6 mois, avec plusieurs séjours en hôpital au Faouët ou à Quimperlé. Toujours souriant dans sa barbe fleurie, il retrouvait son âme d'enfant, se confiant à la tendresse du Seigneur et de sa sainte Mère, tendresse dans laquelle il vient d'entrer pour l'éternité.
Père René Courte.