Le Frère Romuald DIVERRES,
1905-1938


Hervé Diverrès était le benjamin des dix enfants de Jean Diverrès et de Marie-Josèphe Hénaff, qui habitaient 35 rue de Kerfeunteun à Quimper. Après de bonnes études primaires, couronnées par le certificat d'études, Hervé entra à treize ans dans l'atelier de machines agricoles de François Grall, et y travailla cinq ans. De famille chrétienne, il participa aux activités du patronage de la paroisse et à son cercle d'études où il entendit plusieurs conférences sur les Missions.

Il en parla à son camarade René Gaonac'h et le suivit à Langonnet le 22 octobre 1923. Son noviciat terminé il fit profession le 25 septembre 1925 sous le nom de Frère Romuald. Il évita le service militaire en France en s'engageant à travailler en Afrique dix ans dans les missions. Affecté au Cameroun, Mgr Vogt le plaça d'abord à Minlaba en octobre 1925, l'année suivante à Nkolayop, puis à Nden.

Rentré en France en 1932 il fut employé à Mortain et à Chevilly. Revenu au Cameroun en septembre 1933, on le trouve à Somo, Douala, Eséka, Akono en 1936, puis de nouveau à Somo.

Le 28 janvier 1938, Mgr Mathurin Le Mailloux, premier évêque de Douala, écrivait à Mgr Le Hunsec Supérieur général:

" Je viens de recevoir et je vous transmets ci-joint la lettre du Père Le Bris qui nous donne des détails sur le malheureux accident qui a coûté la vie au bon Frère Romuald, le 13 janvier dernier.

" On sent que le P. Le Bris est dans la désolation et nous le sommes avec lui, car le Frère Romuald était un excellent confrère, très estimé de tous, d'un dévouement à toute épreuve et d'un esprit religieux très élevé. Partout où il a été employé, il a laissé des exemples de piété et de ferveur soutenue, qui ne seront pas oubliés, ni de ses confrères ni des fidèles. C'était aussi un rude travailleur, dur pour lui-même, et qui savait obtenir pour ainsi dire sans effort le meilleur rendement de ses ouvriers par sa patience et sa bonté à les former. Comme témoignage de son activité et de son savoir-faire, il laisse dans le diocèse : l'église de Nden et la résidence des Pères construites par lui, la belle voûte de la Cathédrale de Douala et l'église de Somo presque terminée, tout cela en moins de 10 ans. C'est sans doute un record. Malgré les soucis imposés par ces gros travaux et l'attention continuelle que demandent des œuvres où un seul doit tout prévoir et se contenter souvent de moyens de fortune, le Frère Romuald trouvait encore le temps de s'occuper des jeunes gens et de faire ainsi œuvre d'apostolat direct. Avec l'appui de son supérieur, il avait organisé à Somo un groupe de jeunes gens qu'il réunissait le dimanche sous forme de cercle d'études, avec récitation du chapelet ; puis la réunion se terminait par une bonne partie de foot-ball où le Frère n'était pas le moins ardent ; la fréquentation du "patro" de Quimper lui avait laissé le goût du sport, et dans ces moments de détente il s'en donnait à cœur joie.

" Ces quelques notes jetées au hasard vous montrent, cher Monseigneur, combien le cher Frère Romuald nous était précieux. Le bon Dieu l'a repris soudainement, en plein travail missionnaire. Il avait 33 ans. Mais malgré sa fin tragique, nous avons l'intime confiance qu'il était prêt. Nous prions pour lui.

" Veuillez agréer, cher Monseigneur et Très Révérend Père, mes sentiments de filiale affection in Christo.

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