Le Père Louis DORNIC,
1874-1924


Louis-Marie Dornic est né à Quimper, 3 rue Toul-al-Laër, le 13 janvier 1874, de Jean Dornic et de Jeanne Le Goff élève de la maîtrise de la Cathédrale, habitant la même rue que le P. Georges Le Louët, l'enfant ne résista pas à l'appel des missions. Durant ses études de Théologie à Chevilly, il dut faire un stage d'un an au Portugal pour raison de santé. Il revint faire son noviciat à Orly et y fit profession en 1899. Ordonné prêtre le 31 mars 1900 par Mgr Allgeyer, sa première affectation le fit revenir au Portugal, où il assura durant cinq ans la formation des futurs missionnaires portugais.

En 1905, à sa demande, il est envoyé au Congo portugais. D'abord vicaire à la mission de Luali, puis supérieur local, directeur et professeur au séminaire indigène à Landana.

En 1911, il rentre en France. Nommé professeur de philosophie à Chevilly, il obtient de repartir en mission lointaine. Cette fois ce fut en Amazonie. Il fut nommé, par Mgr Barrat, curé de San Felipe ' le 1er janvier 1913, avec le P. Cappe comme vicaire. Il construisit de ses propres mains son école et son presbytère attenant à l'église. Ce ne fut pas une petite tâche.

Mgr Barrat écrivait un jour : "Les chers Pères se faisaient plus d'une illusion sur l'Amazonie. Ils s'imaginaient que, parce qu'on faisait beaucoup de baptêmes, c'était un pays de foi profonde et de mœurs exemplaires. Ils ont dû en rabattre passablement." L'incident suivant illustrera ce propos. Le P. Dornic raconte comment, le 27 janvier 1915, à 11 heures, venant de quitter la truelle, et occupé à la cuisine à mettre son manioc à la marmite, il sortit dans la rue pour apaiser une fusillade, au péril de sa vie (il y avait un mort et quatre blessés dont deux très grièvement) et parlementer avec les deux parties en présence ; comment aussi, le 29, pendant qu'il est en conférence avec les chefs ennemis, le feu reprend de plus belle ; on l'accuse de trahison, de donner asile à un des adversaires dont on voulait la tête, il calme encore le tumulte, et le combat finit quand se sont embarqués les principaux combattants. C'est ainsi que le ministère sacerdotal est de moins en moins consolant et de plus en plus réduit. Il souffrit de cet état de choses sans cesser de travailler.

Il revient en France en 1922. L'année suivante, il repart en Amazonie en passant par Buenos-Ayres et Rio de Janeiro, en compagnie d'une pieuse dame qui supporte les frais de son voyage. Il se rend à Fonte Boa en tournée de ministère, puis revient au chef-lieu de la Préfecture apostolique. Il y fut pris de violents vomissements de sang et dut repartir en France dans un état très grave. L'opération prévue était déjà impossible. C'est à l'infirmerie de Chevilly qu'il se prépara à la mort, édifiant tout le monde. Il rendit son âme à Dieu le samedi soir 19 juillet 1924. Il avait 50 ans.

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