Le Père Jules DOUVRY,
1879-1925


Jules Douvry naquit à Amiens le 7 août 1879. Il prononça ses premiers vœux en 1900, accomplit à Amiens son année de service militaire, et suivit à Chevilly les cours de philosophie et de théologie jusqu'à sa consécration àl'apostolat en juillet 1905.

Il aurait désiré être employé à I'œuvre des Noirs aux Etats-Unis l'obéissance l'envoya en pays de langue anglaise, il est vrai, mais en Afrique, dans le Nigéria. Il passa d'abord deux ans à Aguleri et fut ensuite chargé de fonder la mission de Ntéjé. Durant dix mois, il dut y travailler seul, construisant les premières cases indispensables, preparant une quinzaine de négrillons au baptême, et surveillant une école de 55 enfants, leur enseignant l'anglais, alors qu'il était obligé de l'apprendre lui-rnême... Le secours d'un confrère lui fut enfin donné. Après vingt mois, il fut appelé comme procureur à Onitsha, puis à Calabar, et enfin à Igbariarn. De cette dernière station il rentra en France en août 1913.

Après un an de congé, il se retrouva en Nigeria à la déclaration de guerre. Il fut mobilisé et dirigé avec une colonne anglaise sur le Cameroun, à titre d'aumônier des troupes. Il fit la campagne qui aboutit à la prise de Yaoundé. Le ler janvier 1916, la colonne où marchait le P. Douvry fut lancée à la poursuite de l'ennemi ; elle entra à Ebolowa le 19 janvier, et continuant sa route elle rejeta hors frontière les troupes allemandes. La campagne avait pris fin ; l'organisation du territoire commençait.

En mai 1916, le P. Douvry accepta la délégation des pouvoirs d'administrateur de la Mission, que lui fit le Père Hoegn, provicaire, avec l'assentiment de la Propagande ; et le 3 février 1917 il fut nommé Administrateur apostolique du Cameroun. Grâce au renfort de quelques mis-sionnaires, le P. Douvry reprit quelques postes ; à Douala, Yaoundé, Ngowayang déjà oc-cupés, s'ajoutèrent Kribi, Marienberg, Edéa ; des écoles furent ouvertes à nouveau et les travaux des missionnaires reprirent leur cours. Le Père Rouvry fit face à tout. Et quand la paix eut été enfin signée, il fut heureux de rentrer en France en octobre 1919, pour y prendre un peu de repos.

Il ne devait plus rentrer au Cameroun. En août 1920 il donna sa démission d'Administrateur apostolique, et libre de toute attache de ce côté, il retourna en Nigeria en décembre 1920. Sa santé ne lui permit d'y travailler que trois ans.

Ayant repris quelques forces en France, il accepta de les dépenser à la Guadeloupe. Il y débarqua le 11 décembre 1924 ; mais à la fin de mai 1925, il reprit le bateau pour la France, pour soigner l'albiminurie qui venait de se déclarer.

Son héroïque vie missionnaire prit fin à Chevilly, le ler septembre 1925. Il avait 46 ans.

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