Le Frère Jean DUBOIS,
1937-1998


Jean Dubois naquit à Coglès, le 23 mars 1937. Il fit profession à Piré en 1955 sous le nom de Frère Melaine, et travailla à Chevilly et à Langonnet.

En 1963, il partit pour le Centrafrique. Il a travaillé d'abord à la menuiserie de l'évêché de Bangui avec le frère Joseph Meyer. Ce n'était pas un petit atelier : une quarantaine d'ouvriers entreprenait des chantiers dans la capitale et en brousse : églises, salles, presbytères, écoles. En plus il fallait produire pour faire vivre la mission. Alors Jean exploite des talents d'artiste. Il se lance dans la fabrication de meubles en marqueterie et il les vend aux Européens qui rentrent en France. Il pousuivra ses créations, et nombre d'églises et de chapelles sont ornées de ses tabernacles.

De 1971 à 1974, il est à Bossembélé. Changement d'activités : la mission pour vivre avait un élevage de cochons. Il s'y met, et c'est rentable.

En 1975, à sa demande, il est affecté au Gabon. Le voilà à Lambaréné: une petite menuiserie et une fabrique de parpaings, avec huit ouvriers. Ce n'était pas la richesse, mais il est parvenu à mettre la mission à flot, payer les dettes, faire des chambres de passage et renouveler les véhicules. Il était menuisier, électricien, économe. Jamais nous n'avons manqué de rien, et pourtant il y avait du passage : toutes les missions du sud faisaient étape chez nous. Et le dimanche soir, il donnait un coup de main pour encadrer deux ou trois cents jeunes qui venaient au cinéma.

En 1980, il est nommé à Koulamoutou, encore plus loin dans la brousse. Il y retrouve une menuiserie et une petite boutique. Le voilà gérant, chargé de fournitures. Sans compter les médicaments, qu'il faut aller chercher le dimanche à l'avion pour la pharmacie des soeurs. Surmontant une certaine timidité, il anime chaque dimanche, avec une soeur, les célébrations des tout-petits.

Après 29 ans passés en mission, il rejoint Langonnet. Il s'y est fait apprécier : lui qui a eu des responsabilités, qui a commandé des équipes d'ouvriers, il assure l'entretien et les services quotidiens, toujours aimable, prêt à rendre service, un mot gentil pour tout le monde.

Ces derniers temps, on sentait Jean fatigué et inquiet. Ses jambes lui faisaient mal. Il devait se faire opérer et il l'appréhendait. Son coeur, pourtant si bon, n'a pas résisté à la maladie. Il est décédé à Lorient le 29 juin 1998, âgé de 61 ans. Il a été inhumé le 2 juillet à Langonnet.
Alain Rouquet

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