Le Père Edouard ÉPINETTE,
décédé à Boundji, le 13 septembre 1907,
à l'âge de 29 ans.


Édouard Epinette est né à Saint-Martin du Vieux-Bellème (diocèse de Sées) le 10 octobre 1878. Il fait profession le 10 octobre 1902. Il est ordonné prêtre le 28 mars 1903 ; à la consécration à l'apostolat du 12 juillet de la même année, il reçoit son obédience pour le vicariat apostolique de l'Oubangui. Il s'embarque à Bordeaux le 15 août 1903 et, parvenu à Brazzaville il y exerce quelque temps la fonction d'économe de la communauté.

En 1904, Mgr Augouard décide de rouvrir la mission de Boundji, fermée dix-huit mois auparavant, faute de personnel. Le 30 septembre, il y dépose le P. Jean Prat, le P. Edouard Épinette et le F. Pol de Léon Cornec. La nouvelle mission est installée à environ 300 m de l'Alima, sur un terrain très sablonneux.

Le P. Épinette, constatant que, sur place, la population est peu nombreuse, s'installe, en janvier 1906, à Ekyembé, modeste école-chapelle à une petite journée de marche de la mission. Il n'y reste que quelques mois : le F. Pol de Léon, atteint de la maladie du sommeil doit quitter Boundji et, en octobre 1906, le P. Épinette assure à sa place les travaux de construction de la maison des sœurs.

A la fin de l'année 1906, on décida de déplacer la maison des pères et l'œuvre des garçons de 500 mètres, en un lieu plus élevé et plus sain. Le F. Firmin Santier venait d'arriver, en remplacement du F. Pol de Léon et il se mit aussitôt au travail, avec le P. Épinette. Fin juin 1907, « la grande case (23 m sur 10) est déjà couverte en tuiles métalliques. Une serre ! écrit le P. Épinette, vivent la paille et les cases à 18 F. Restent la cuisine, la chapelle et les cases des bonnes sœurs. Chaque jour on bûche, on frappe, on scie, on taille… c'est un vrai plaisir : les 4 000 tuiles de la toiture ont été mises en quatre jours. Cela nous faisait à chacun et par jour 8 000 coups de marteau ! »

Mais le P. Épinette est de plus en plus souvent sujet à des accès de fièvre qui le laissent sans force. Le 2 septembre 1907, il entreprend, avec le P. Joseph Belzic, une reconnaissance de la région baignée par la rivière Ngoukou ; mais, après cinq jours de marche, la bilieuse le terrasse et il est contraint de retourner à Boundji en tipoye. Il y succombe le 13 septembre 1907. Voir : Abbé Paul COMMAUCHE, Le P. Édouard Épinette, de la Congrégation du Saint-Esprit, missionnaire au Congo français, Éditions Dillen, Paris, 1936, 192 p.

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