Jean-Marie Estival d'Aurillac,
1884-1931.

Son père, Jean-Baptiste, habitait rue Croumaly et avait son atelier de tailleur sur la place d'Aurinques : bedeau de N.D. aux Neiges, son fils premier-né fut admis à l'école presbytérale. Recommandé par l'Abbé Boyer et le chanoine Delort, Jean-Marie choisit ensuite de poursuivre ses études à Cellule (Puy-de-Dôme) chez les Spiritains. Malgré quelques difficultés de santé, il put accomplir son noviciat àOrly, où le Père Genoud l'apprécia, "bon esprit, intelligent et foncièrement pieux", mais lui conseilla, à cause de la fragilité de sa santé, de ne pas poursuivre tout de suite les études en vue du sacerdoce. Une expérience de mission au Sénégal réveilla en lui son aspiration à la vie contemplative. Une visite chez les Chartreux en Suisse et chez les Carmes en Italie l'obligea malheureusement à abandonner son projet, à dire adieu à la Congrégation du Saint-Esprit, ... et nos archives perdaient sa trace en 1905.

J'étais navré de ne pouvoir connaître la suite de la vie de ce jeune homme si sympathique. Une visite à Aurillac me permit heureusement de retrouver JeanMarie dans la mémoire de sa famille, grâce à son neveu Mr Xavier-Emile Estival.

En 1905 la séparation de l'Église et de l'État provoquait des déséquilibres dans la vie des paroisses. Pour sa part, le père de famille engagea ses deux aînés Jean-Marie et Antoine à tenter fortune au Canada. Ils se fixèrent pour un temps dans la province centrale du Saskatchewan, en la ville de Duck-Lake (le lac aux canards). De bonnes affaires leur permirent d'envisager leur retour en Auvergne. Mais à l'heure d'embarquer, Jean-Marie, malade, dut laisser Antoine voguer seul vers la France. Jean-Marie décida alors de faire carrière au Canada. Il y réussit fort bien. Journaliste au Soleil et surtout au Devoir, il épousa Odina Vigneault dont il eut deux enfants : Marie-Jeanne, et Joseph qui vécut jusqu'au 20 décembre 1990.

La Congrégation du Saint-Esprit dit son amitié et sa reconnaissance à la famille Estival d'Aurillac.