Le Père Joseph FISCHER
décédé à Strasbourg, le 19 septembre 1982, à l'àge de 63 ans


" Un infarctus, cela n'arrive qu'aux autres, pensais-je ", me disait le Père Fischer lorsque je le visitais à l'hôpital de Hautepierre à Strasbourg, au début de septembre. Peu à peu, il allait mieux et faisait des projets de convalescence. Un 2e infarctus l'a emporté le matin du dimanche 19 septembre. Le coup fut très rude pour les prêtres et les chrétiens du secteur de Schirmeck : en 8 jours, 2 paroisses perdaient leur curé. Le Père Joseph Heitz venait d'être installé curé de Rothau et comptait faire équipe avec Bernard Weigel et Joseph Fischer, il se retrouve seul quelques jours après son arrivée.

Le Père Joseph FISCHER était né à Ste-Croix-aux-Mines (68), le 14 mai 1919. Il fit ses études à Saverne et fit profession à Cellule, le 2 octobre 1942. Le 23 décembre 1945, il était ordonné prêtre à Chevilly. Il enseigna l'histoire et la géographie d'abord à Gentinnes pendant 5 ans, puis à Allex de 1951 à 1954. Cette année-là, il est nommé directeur à la maison des Orphelins d'Auteuil à Thiais. Durant 18 ans, il se consacra entièrement à ces jeunes qu'il aimait profondément.

En 1973, il devient curé de Brandfontaine et Wackenbach (67), deux-petites paroisses magnifiquement situées dans une petite vallée qui s'étire discrètement au pied du Donon. Il était très proche des gens et partageait les joies, mais aussi les problèmes de ces bûcherons dont la vie n'est pas toujours facile. Il a grandement contribué à faire revivre les traditions de ces travailleurs et connaître ces traditions au grand public à travers une fête annuelle d'envergure. Il leur avait consacré une salle au presbytère, preuve, si besoin était, qu'il s'était profondément enraciné à Grandfontaine.

Le décès du Père Fischer, survenu alors qu'on pensait généralement qu'il allait très bientôt pouvoir entrer en convalescence, a été durement ressenti dans la Congrégation qui perdait son 5e prêtre en un mois. Elle a beaucoup secoué l'équipe des prêtres de la haute vallée de la Bruche. " C'est dur pour des hommes qui s'appréciaient et qui savaient pouvoir compter les uns sur les autres ", devait avouer l'Abbé Godard, lors des funérailles. Dur aussi pour les habitants des deux paroisses auxquels il avait prouvé son dévouement et son amitié. Mais le curé de Schirmeck invitait aussi l'assemblée à puiser dans la foi une source d'espérance.
Père Jean-Paul KARRER

Page précédente